L’année 2019 commence très fort ! La sensation Fever 333 dévoile STRENGTH IN NUMB333RS ce vendredi 18 janvier. Certifié coup de coeur dès la première écoute, j’espère vous convaincre de prendre 40 minutes pour écouter cette perle.
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Le groupe
Le trio est formé par Jason Aalon Butler (letlive.), Stephen Harrison (The Chariot) et Aric Improta (Night Verses). Fever 333 s’est rapidement imposé comme la nouvelle sensation metal, et ce dès sa création en 2017. Originaire d’Inglewood (Californie), le trio est influencé par les textes de Rage Against The Machine et Public Enemy, pour ne citer qu’eux.
Musicalement, il ressort de leurs chansons bien trop de styles pour les enfermer que dans un seul.
Sur quelques passages, la voix de Jason A. Butler sonne beaucoup comme celle de Griffin Dickinson (SHVPES). Sur Inglewood/3 et Coup d’Étalk, elle me fait penser à celle de Chester Bennington.
Engagement
Leur engagement : « community, charity, and change ». Dans l’Amérique de Trump, il est inspirant d’écrire sur les dérives et ce faux rêve américain. En effet, les Grammy-winners avaient d’ailleurs déclaré « parler avec les gens, pas pour les gens ». C’est bel et bien le cas, et ce dès les premières secondes avec un déchaînement qu’on leur reconnaît bien.
Le premier single, Burn It, traite des sujets tels que les inégalités, les violences policières et la pauvreté. Dans les paroles, Jason A. Butler implique des comparaisons : « A mouth like Malcolm », « Fists like Ali ». Il apporte une note positive et d’espoir en voulant tout « burn it down » pour « build it up again ». Tout brûler pour mieux reconstruire.
Chronique
Cet album ne faiblit pas, à aucun instant ! Car si l’on a déjà vu quelques lives du groupe, on imagine seulement ce que ces morceaux peuvent donner. Nul doute que tout ça prend plus de relief sur scène. Les variations sont effectivement nombreuses, d’un morceau fougueux comme Burn It, le premier single, à un son plus doux comme Am I Here?.
On oscille entre post-metal, rapcore, nu-metal, et pop/rock dans les refrains… Fever 333 a été bien trop souvent catalogué dans un seul genre, ce qui a façonné une image réductrice de sa musique.
Aussi, même si les sonorités electro sont plus ou moins flagrantes parmi les dix chansons, elles sont immanquables sur Coup d’Étalk.
Prey For Me/3, Inglewood/3 et Out Of Control/3 sont des chansons comme découpées en 3 parties. Chacune d’elles pioche dans des styles différents, et la rupture est à chaque fois assumée. Une manière originale pour le groupe de dévoiler sa palette musicale sans risquer de ne pas être allé au bout des choses.
Dans le très personnel Prey For Me/3, Jason s’adresse à son fils, pas encore né au moment de l’écriture. Sur Inglewood/3, il dépeint le ghetto dans lequel il a grandi. À ce propos, il raconte que la chanson est un point central de l’album qui explique son comportement, ses positions, ses déclarations. « C’est une perspective qui ne peut m’être enlevée car c’est ma propre expérience. »
Conclusion
Si j’ai pu échapper à la hype autour de ce groupe, je ne regrette pas d’être tombée sur un tel album. La production est propre, l’ensemble est cohérent et Fever 333 amène un tout nouveau genre à la scène metal. Celle-ci étant déjà chargée de groupes sonnant tous les uns comme les autres, eux ont su trouver leur empreinte pour se démarquer du reste : l’espoir.
Le discours est positif, les paroles peuvent résonner dans les oreilles de tous. Si je devais résumer cet album, je dirais qu’il nous pousse à devenir la meilleure version de nous-même. Comme dit l’adage : « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».
RIYL : Night Verses, The Chariot, Letlive, Yelawolf, Travis Barker