a life worth memoirs holding sand album

Originaire de Tours, le quintette Holding Sand a su s’imposer sur la scène rock et post-hardcore française depuis 2007. Forte de deux EPs et d’un premier album, la formation dévoile en février dernier son deuxième opus, A Life Worth Memoirs, plus abouti, plus mature que ses premiers enregistrements.

Le concept du disque tourne autour d’un personnage et son histoire : sa vie, sa maladie et sa mort. Anecdote : ce personnage est également un ami du groupe rencontré lors de la release party du premier EP, en 2008.

A Life Worth Memoirs s’ouvre sur une intro dans laquelle on peut entendre une voix reprendre le titre de l’album dans une sorte de monologue. Le groupe n’attend cependant pas de rentrer délicatement dans le vif du sujet ; Just Make Me A Fucking Sandwich lance les hostilités avec des guitares lourdes, du scream, et des voix plus claires à certains moments. La base d’un bon démarrage !

Sur leur page Facebook, Holding Sand affirme avoir pour intérêts musicaux le post-hardcore et… le McDonalds ! En effet, comme un menu Maxi Best Of, le son qu’envoient les douze morceaux de l’album est juste gras comme il faut, et passe bien à toute heure !

Hell-Bent fait office de premier clip extrait de cet opus. Cependant, on en déduit que ce ne sera pas le dernier, vu le détail écrit dans le titre : « Part I ».

Même si des mélodies restent plus « calmes » que d’autres, comme sur des titres tels que Merry-Go-Round, Holding Sand a tout de même cette capacité à envoyer toute leur énergie musicale sur des morceaux tels que Farewell ou encore Whimpers And Screams.  Leur originalité fait qu’ils arrivent à s’engager sur une mélodie prenante, puissante, sans même lui associer de paroles, comme ils le font sur Worn Out, un morceau très intéressant à écouter !

En fait, c’est un groupe aux styles musicaux variés, mais à qui l’aventure dans des domaines originaux et peu entendus réussit. D’un morceau plus rock comme Meat Locker ou Wreck à d’autres, plus hard, comme Just Make Me A Fucking Sandwich ou Hell-Bent, ils savent se défiler des codes du post-hardcore et du metal et se re-fabriquer une identité musicale à travers leurs titres.

Un morceau comme Denial, Anger, Bargaining, Depression, Acceptance (qui définissent les 5 étapes du deuil), marque également quelques points, niveau originalité.

En effet, on croirait qu’il est coupé en deux parties : jusqu’à 3:12, on a une partie centrée sur l’aspect vocal et musical , presque classique, si j’ose dire, du groupe. En seconde partie, c’est plutôt la partie instrumentale qui prime : guitares, trompette… La voix ne passe qu’au second plan sur les dernières minutes de la chanson.

Pour terminer A Life Worth Memoirs, le quintette propose un titre au premier abord clair, rock, assez propre avec Forever Yours. La voix éraillée du chanteur donne un aspect plus brut au morceau, bientôt rejointe par les deux guitares. Le scream arrive assez rapidement, le tempo s’accélère et fait regagner cette énergie au titre concluant l’album. Tantôt lent, tantôt rapide, il ne perd cependant pas sa puissance, ni sa force. C’est encore un titre que je juge intéressant, et qui doit donner une atmosphère géniale en concert.

Il y a un moment que je cherchais un album à écouter, un album qui saurait canaliser mes émotions du moment, et je l’ai trouvé ! Je vous conseille vivement de vous pencher sur ce disque, parce qu’il est rare que la musique post-hardcore française soit d’une qualité si haute. Avec cet album, Holding Sand place la barre très haute.

À écouter si vous aimez : Architects, Our Theory, Merge

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