Entre le pop punk et moi, c’est une histoire de passion qui se fait et se défait. Je trouve mon bonheur auprès de très peu de groupes de ce style : soit c’est fade, soit trop lisse, pas assez catchy, pas assez ci ou ça. Bref. Je suis trop exigeante (ou trop chiante, oui, on peut le dire aussi).

Je n’ai découvert In Her Own Words que récemment, avec la sortie de leur deuxième album, Steady Glow (InVogue Records). Produit par Cameron Webb (Sum 41, NOFX, Alkaline Trio), l’album donne l’opportunité au groupe de se développer et d’atteindre leur réelle identité sonore.

Grâce à Steady Glow, je renoue avec le pop punk qui me fait vibrer ! Des slows à des titres plus énervés, les douze titres du disque sophomore offre de bien belles choses.

Rosé by the ocean

Flirtant avec les tendances modernes du metalcore et de la musique rock, les musiciens parviennent à garder leur essence. Ce que j’aime sur cette scène actuellement, c’est que les risques pris par les artistes sont intelligemment amenés. Que ce soit grâce à une équipe solide derrière ou à une maturité acquise par les membres, peu importe. Ce qui compte, c’est ce qui atterrit dans nos oreilles, finalement.

Pour un second album, Steady Glow transporte juste ce qu’il faut d’émotions et de morceaux accrocheurs. Dès les premières notes d’Out of Focus, on est plongé dans le propre du pop punk : les choeurs derrière la voix, le rythme, les instruments utilisés… Serotonin continue sur cette lancée, et alterne même entre cadence rapide et passages plus lents sur le refrain.

Ce que je reproche parfois au pop punk, c’est, paradoxalement, un trait caractéristique du genre : la durée des morceaux. Mais chez In Her Own Words, on prend son temps ! Le potentiel de chaque chanson est exploré et on en savoure ainsi chaque minute sans être coupé dans notre élan.

Les pistes 4 et 5, Hum et Rosé by the Ocean, sont l’objet d’un seul et même clip. Les thèmes abordés sont la dépression et les pensées suicidaires… Un visuel tragique mais bien filmé, qui m’a fait penser au clip de Coming Down de Five Finger Death Punch, quelques années auparavant.


Steady Glow

Le titre éponyme nous donne à écouter une très belle mélodie qui se finit en tornade sentimentale. Dans un registre très proche, quoiqu’un peu plus doux et posé, Wonder s’y joint très bien. L’esprit pop punk du groupe disparaît complètement pendant un moment. Masqué par ces deux chansons, comme composées par leurs émotions, il ne tarde pas à revenir avec Delicate.

Si leur son est assimilé à celui de Neck Deep, Blink-182 ou The Story So Far, les influences sur Steady Glow vont plus loin. Right Now embraye sur un mouvement énergique, teinté de metalcore / easycore. Disaster Case démarre par une mélodie plutôt douce, qu’accompagne la voix de Joey Fleming (chanteur). À partir de ce morceau, on repart sur deux ambiances : pop punk et punk rock.

Alone With You comporte selon moi quelques éléments de R&B notables sur la voix de Joey dans les couplets. Le refrain possède également cette vibe et l’ensemble donne à cet avant-dernier morceau un témoin clé dans la richesse artistique de IHOW.

Steady Glow se clôture par un morceau joué aux guitares acoustiques, Sleep It Off. Les choeurs ajoutés à la fin de la chanson lui donnent une nouvelle intensité et permet à ce superbe album de se terminer.

Bilan

J’avais vraiment besoin d’un album différent, qui pourrait m’aider à m’éloigner des styles metalcore / metal que j’écoute beaucoup. Je crois au fait que l’on a parfois besoin de s’évader pour se retrouver, et j’applique cela à la musique. Au début de cette chronique, j’ai dit entretenir une relation « passionnelle » avec le pop punk. Cela dure depuis plusieurs années, mais, comme je l’ai également déclaré, j’aime le fait que les musiciens prennent de plus en plus de risques. Qu’ils soient réfléchis ou spontanés, que ce soit dû à une certaine pression du label ou à une nouvelle direction artistique, c’est louable. 

De nos jours, grâce aux moyens accessibles aux groupes de toutes envergures, il devient rare d’entendre un enchaînement mal produit de chansons de 2 min 30. Leur volonté de se démarquer est on ne peut plus présente, et à juste titre : à l’heure des réseaux sociaux, un artiste peut limite être aussi éphémère qu’une story Instagram. Malheureusement (ou heureusement pour les cyniques), ce phénomène ne se cantonne pas qu’aux « pop punkers ».