The Prestige, ça sonne plutôt bien, non ? Aujourd’hui, je vais vous parler d’Amer, le nouvel album d’un quatuor parisien de hardcore alternatif. Les frenchies ont une belle petite carrière à leur actif, notamment de par leurs premières parties effectuées aux côtés de The Dillinger Escape Plan, August Burns Red, Every Time I Die, etc.
Composé d’Alex au chant et à la guitare, de Raphaël à la guitare, de Julien à la basse, et de Thibaut à la batterie, The Prestige se forme en 2009. La même année sort leur premier EP, intitulé A Series of Catastrophes and Consequences. En 2012, le groupe sort son premier album, Black Mouths, qui sortira sur un label français (Basement Apes Industries) et deux labels au Royaume-Uni (Tangled Talk Records et Enjoyment Records). The Prestige fonde son propre label, Nature Morte, et est accompagné par Domino Media Agency, une agence de promotion, communication et développement d’artistes basée à Aix-en-Provence.
En avril dernier, la bande sort son deuxième album en auto-production, Amer. Il sort sur leur propre label, ainsi que sur d’autres avec qui ils coopèrent depuis quelques années, dont Basement et Enjoyment. Le disque est enregistré et mixé à Laval, en France, puis masterisé à Chicago.
L’album s’ouvre sur le titre éponyme, une intro d’une minute et 24 secondes. Efficace et annonciateur du son sur Amer, on enquise sur Bête Noire, instrumentalement riche et puissante. Le côté agréable de ce morceau est le fait que les screams ne monopolisent pas l’ambiance. Ainsi, le groupe laisse la part belle aux parties musicales, cela permettant aux musiciens de démontrer leur savoir-faire. Le passage à partir de 2 minutes rend la chanson beaucoup plus intense.
Léger de Main est la troisième piste de l’album. Une intro dark, avec une basse omniprésente. La batterie s’empare du rythme, ainsi que les guitares. Rythme relativement lent, jusqu’à 2:45, où le morceau prend une nouvelle ampleur. Gros coup de coeur pour cette chanson !
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Enfants Terribles, 4ème piste. On est plongé dans les fonds les plus hardcore de la musique de The Prestige, et ce n’est pas pour nous déplaire ! Ce morceau a ses ambiances plus pesantes, mais la cadence reprend ses droits. Cette variation donne tout son intérêt, encore une fois, au morceau. Les choeurs sont parfaitement maîtrisés également. On enchaîne directement avec Voir Dire, tout aussi « violent », mais tout aussi bien ouvragé que ce que le groupe a pu nous laisser entendre jusqu’ici.
Négligée vient ensuite, avec une intro calme. Un morceau au premier abord psyché, avec des paroles chantées en français. Le rythme s’accélère ensuite avec une mélodie à la guitare… et puis du scream, de la batterie, et la magie « made by » Prestige se réveille ! Etant la chanson la plus longue du disque, Négligée offre un large éventail de toutes les instrumentalisations et de chants assuré par le groupe. Encore une fois, c’est un coup de coeur !
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Ingénue, septième piste de l’album. Une intro assez spéciale, avec une guitare que l’on dirait désaccordée, accompagnant une voix. Une interlude on ne peut plus classique.
Vient ensuite Marquee, morceau s’inscrivant dans un style hardcore, propre. La variation du rythme rend le morceau percutant. Mélodie travaillée et retravaillée, on se doute, mais également alternance des styles de chants : entre screams et chant clair, Alex prouve sa technique sophistiquée et un talent certain.
Dans l’introduction d’Apaches, il s’installe une ambiance étrange, mais captivante. Côté instrumental, difficile à croire que tout est le fruit d’un power trio, mais Raphaël, Julien et Thibaut livrent une performance à des hauteurs que beaucoup d’autres groupes pourraient leur envier. Mention spéciale à ce passage, dès 2:15, qui redonne un coup d’intensité à cette chanson… qui termine d’un coup sec.
Petite Mort est l’avant-dernière piste de l’album. Une intro avec un chant et une instru à la Band Of Horses, ce qui contraste, et c’est peu de le dire, avec l’esprit d’Amer. Le morceau, d’une durée d’un peu plus de 2 minutes, est comme un « outro », avant le dernier morceau, Cri de Coeur. Les paroles sont, une nouvelle fois, écrites en français.
Pour ce dernier morceau, The Prestige retombe à corps perdu dans le genre hardcore : mélodie rapide, screams, tout y est ! D’une durée de 6 minutes, le groupe dessine son habileté à transformer une simple chanson hardcore en un morceau performant, massif. Mention spéciale à ce passage de chant à partir de 4:06, crié, comme du désespoir, un appel à l’aide. Comme si Amer de The Prestige évoluait en une pièce de théâtre.
Le quatuor est fort d’une toute jeune carrière, mais les années à venir sont prometteuses. L’identité du groupe est parfaitement établie, travaillée, et cela se ressent tout au long de chaque piste. Les chansons sont toutes aussi originales les unes que les autres, et c’est, selon moi, un album sans fautes. J’ai reçu il y a peu le vinyle coloré en noir, et rien que visuellement, c’est beau et spécial, tout ce que j’aime.
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À écouter si vous aimez : Crown Cardinals, The Great Divide et Beyond The Styx