Je découvre l’album d’Under All, Hide, par une matinée grise, humide et pluvieuse. De merde, autant le dire.
Originaire de Reims, le trio Under All représente tout un concept. Après des albums de reprises de Gainsbourg ou encore Radiohead, le groupe, mené par Togk (ex-Zorglüb), redéfinit le genre electro-metal grâce aux 14 titres de l’album.
Sorti le 27 septembre 2014, le disque est masterisé par nul autre qu’Alexey Protasov d’Ambassador 21.
À force de le réécouter, je serais tentée de rapprocher le son du groupe de celui des Punish Yourself ou de Cosa Nostra Klub (communément appelé The CNK), respectivement originaires de Toulouse et Paris.
Néanmoins, Under All sait se différencier de par un son électrique, métallique même. Les grosses guitares sont mélangées aux samples.
Si l’on en croit la page Facebook de la bande, leur style musical se porterait sur du « industriel cinematic metal ». Et l’on veut bien les croire, tant les sonorités et les ambiances sont différentes !
Sur Peeping Tom, on imaginerait presque les gars nous inviter au circle pit, alors que des chants dignes des choeurs d’églises se font entendre sur une partie de guitares assez intense.
Sur My Darkest Side, l’intro se fait au piano. Le chant qui l’accompagne est plutôt clair, et cela donne une dimension inquiétante, presque glauque. Il est très rare que je ressente ce genre de sensations à l’écoute d’une chanson.
Preaching démarre par un speech parlant de résoudre des problèmes en Inde, mais je ne m’avancerai pas trop sur ce point par peur d’avoir mal compris. Musicalement, l’introduction se veut électronique, puis viennent les batteries électroniques… La musique est de plus en plus forte à mesure que les secondes s’égrènent, et l’on entend parfois très mal cette voix.
Ce morceau nous laissant assez perplexe, Under All s’énerve ensuite avec Fuck You. Une nouvelle fois, guitares et sons électro se marient, et parfaitement bien ! Le rythme est génial, ce titre donne vraiment la pêche dès le matin ! Sans doute l’une de mes préférées de l’album, pour tout vous dire.
Bastard propose quelque chose de plus lourd… légèrement (lol). C’est encore un très bon morceau, percutant comme il se doit. Il ne déroge pas à la règle de Hide ! La musique en fin de morceau me fait penser à un ensemble de violons, et donne un côté concert de musique classique, accompagnant un groupe de metal… On part loin, hein ?
Castaway nous surprend par son rythme lent, couvert par une voix claire, mais puissante. Le côté « heavy » est souligné par la basse et la batterie, le côté concerto est assuré par le chant, dont les choeurs. Une chanson très intéressante que nous propose le trio rémois. En milieu de morceau, c’est comme si la musique redémarrait sur une note plus élevée, plus incisive encore qu’au début. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir ce morceau exceptionnel…
L’introduction de My Kiss fait fortement penser à celle d’un film d’horreur. Le son saturé et la batterie apportent une autre dimension, les guitares viennent ensuite… Et ça donne quelque chose de vraiment bon ! Le « chant » est magouillé au possible, bref, il est vraiment temps d’admettre que metal et électro peuvent faire bon ménage lorsque c’est bien entrepris.
Alike, dixième morceau, possède le style que je relevais sur Bastard : le concerto a repris, l’esprit metal est on ne peut plus présent, et l’électro est évidemment de mise. Le tout engendre une ambiance plutôt lugubre, mais énergique, ce qui est assez délicat à mettre en place, vous en conviendrez (ou pas).
Sur Whip Me, les rémois révèlent une nouvelle facette de leur musique : le synth pop. C’est très léger, mais les guitares et le « scream » sont là pour rappeler aux racines du metal industriel.
Un album travaillé, retravaillé, trafiqué même, pourrait-on dire, mais indéniablement à avoir dans votre collection si vous êtes fans de sons distortionnés, et si l’idée de croiser des styles tels que l’électronique et le metal ne vous dérange pas. Hide démontre son aspect organisé de par les ambiances et les styles tantôt éparpillés, tantôt connectés. Il n’y en a jamais trop, il y en a toujours assez, et c’est ce qui donne tout l’intérêt à ce disque.
À écouter si vous aimez : The CNK, Punish Yourself, Depeche Mode.