Atlas For Home se forme en 2012 à Paris. Composé de quatre musiciens, le groupe publie son premier EP de 5 titres, intitulé More Than A Year, en 2014.
« Pourquoi pas continuer et faire quelque chose de sérieux »
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Valentin : Nous sommes Atlas For Home, un groupe de rock alternatif de Paris. AFH, en bref, c’est un quatuor avec un batteur (Tom), une bassiste (Marion), un guitariste souvent à contre-temps (Paul) et un chanteur-guitariste (ma personne).
Le projet a officieusement commencé fin 2012, quand Marion et moi nous sommes amusés à composer des chansons pour passer le temps. Puis, vu que ça semblait bien rouler, on s’est dit « pourquoi pas continuer et faire quelque chose de sérieux » et donc, on a cherché de nouveaux membres pour créer un projet à part entière. Tom et Paul sont arrivés et AFH s’est officiellement lancé fin 2013 avec une cover de The Dangerous Summer, suivie par des vidéos et, un an après, un EP.
Pourquoi avoir choisi Atlas For Home pour nom de groupe ?
Marion : On voulait quelque chose de métaphorique, un nom qui ne se comprenne pas tout de suite. Atlas For Home fait référence au sentiment de bien-être que l’on ressent lorsque l’on écoute une musique ou un groupe que l’on aime.
La musique occupe une grande place dans nos vies et accompagne chacun de nos états d’esprit. Cette idée est représentée par la maison, qui inspire la stabilité, et la famille. Peu importe où nous nous trouvons, la musique nous fait voyager et nous fait se sentir « chez soi ».
« On se sent vraiment privilégiés, et ça nous booste vraiment à travailler ! »
Quels ont été les événements et les rencontres les plus importants de la carrière du groupe ?
Marion : Le groupe n’en est encore qu’à ses débuts, mais je dirais que toute la période de l’enregistrement de l’EP fût très riche pour notre projet. Nous avons eu la chance de travailler avec David Enfrein (Pop’n Prod), qui a produit un super travail. C’est lui qui a mixé et masterisé les 5 morceaux de l’EP. Il a vraiment su recréer le type de son que nous recherchions et faire sortir de certaines pistes des choses que nous n’avions pas perçues !
Je pourrais également parler de Patrick Muller, l’ingénieur du son du studio de Chatenay-Malabry, avec qui j’ai travaillé avec mon ancien groupe A Point Of View et qui suit désormais ce nouveau projet.
Grâce à cette structure, nous bénéficions d’un encadrement professionnel qui va nous permettre de progresser par le biais d’enregistrements, de résidences etc. Nous avons, par exemple, la chance de travailler nos chants avec Arnaud Vernet (coach The Voice, Nouvelle Star). On se sent vraiment privilégiés, et ça nous booste vraiment à travailler !
D’où le « More Than A Year » qui représente la durée qu’il nous a fallu pour en arriver là (à l’époque).
Puis les choses ont duré, nos enregistrements ont pris plus de temps et, au final, cela nous a pris deux ans pour arriver à quelque chose de convenable. Mais comme « More Than Two Years » c’était moyen, nous avons préféré garder le titre qu’on avait trouvé un an plus tôt !
« Si ça m'inspire, j'écris une chanson ou des paroles. Sinon, je passe à autre chose. »
Où avez-vous puisé l’inspiration pour sa composition et son écriture ?
Valentin : C’est assez instinctif. J’écoute de la musique et j’observe la vie telle qu’elle passe. Si ça m’inspire, j’écris une chanson ou des paroles. Sinon, je passe à autre chose.
Par exemple, Feeling Alive, je l’ai commencé en cours de psychologie de la communication, quand ma prof a commencé à parler d’interdépendance, d’autrui, du fait qu’on ne puisse vivre sans l’autre. Ce moment m’a complètement captivé et je me suis mis à écrire.
State Of Mind, c’est la chanson qui parle d’amour sans jamais oser le dire ouvertement. Autre exemple, le titre Make Them Real m’est apparu comme cela, alors que je voyais toujours les gens chercher le bonheur.
De mon point de vue, être vivant est déjà un cadeau magique et donc un bonheur à part entière. Pour ce qui est des riffs, il y en a eu certains qui sont arrivés par miracle. Encore une fois pour Feeling Alive, j’étais en train de m’accorder chez Marion et bingo!
Marion : Pour ma part, je prends ma guitare et je commence à chercher des idées. Parfois, je pars d’un morceau coup de cœur, parfois je commence par créer une ambiance au piano. Sinon, c’est en triturant des effets de guitare que me vient une idée de riff. Il n’y a pas vraiment de règle ! C’est suivant le feeling. D’ailleurs en ce moment c’est le néant… Haha.
« On s’envoyait des enregistrements un peu pourris la semaine et ensuite, on bossait ça ensemble. »
Comment s’est déroulé l’écriture, la composition et l’enregistrement de l’EP ?
Marion : En ce qui concerne l’écriture, c’est Valentin qui a écrit tous les textes de l’EP. Je dois avouer que je n’ai aucun talent pour ça, et il se débrouille plutôt par mal avec la langue de Shakespeare ! On tient, d’ailleurs, encore à remercier Karin qui a corrigé ses textes et nous a permis d’avancer.
Pour te parler de la composition et de l’enregistrement, tout s’est passé chez moi, soit dans ma chambre, soit dans ma cave. On se calait des journées entières à retravailler les idées que l’on avait chacun travaillé de notre côté. On s’envoyait des enregistrements un peu pourris la semaine et ensuite, on bossait ça ensemble. Nous avons commencé à 2, Valentin et moi-même, puis Paul et Tom nous ont rejoint durant le processus. Ça nous a bien relancé, surtout quand Tom a posé ses parties de batteries…
Certains morceaux ont été composé très vite comme Feeling Alive, alors que d’autres comme Pandora’s Box ont connu de nombreux remodelages.
Nous sommes sortis de cette période de composition, qui a quand même duré une année, avec une dizaine de titres plus ou moins aboutis. Il a fallu faire des choix, abandonner certains morceaux (ou pas… on en retravaille certains actuellement !) pour avoir un résultat cohérent. On s’est ensuite fixé une semaine pour enregistrer les 5 morceaux de l’EP. Tout s’est fait chez moi avec les moyens du bord, et on s’est carrément éclaté ! Les pistes sont ensuite parties au mixage/mastering en Vendée chez David de Pop’n Prod. On a carrément galéré à pondre cet EP mais on en garde de très bons souvenirs !
« Des anecdotes, on en a plein ! »
Avez-vous une ou plusieurs anecdotes de votre vie en studio et/ou en tournée à me raconter ?
Marion : Des anecdotes, on en a plein ! On avait tellement peu de moyens qu’on a appelé ma chambre « LaClodeStudio »…
L’anecdote qui me rappelle le plus de bons souvenirs est la session de « gangs vocaux » pour Feeling Alive. On s’est fait ça tous les 4 en pleine nuit dans ma cave. On était là, à crier au milieu d’outils, de vélos et autres objets incongrus. On avait isolé la pièce avec une vieille nappe, les câbles étaient trop courts, on avait posé le Mac sur une chaise d’enfant. Ces conditions, plus la fatigue, ont fait que la session est partie en fou rire !
La deuxième concerne la composition de la ligne de chant du refrain de State Of Mind. L’alternance des voix vient d’une mauvaise manipulation. A la base, il n’y avait qu’une piste de chant et, par erreur, j’en ai superposé deux. Lors de la lecture, ça a fait tilt !
Valentin : Moi, j’aimerais parler du jour où on a fait des enregistrements de voix, je ne sais où, et qu’au bout d’une journée intense de chant, tout sonnait parfaitement bien. Puis, en réécoutant, on a entendu des grésillements et donc, on s’est dit que c’était raté et on a tout supprimé. Au final, on s’est rendu compte que ça n’étaient pas les pistes qui étaient nulles, mais tout simplement le casque. Un sale moment.
Sinon, quand on compose avec AFH, il y a la loi de la bonne et de la mauvaise session. Si on compose bien une semaine, la semaine suivante est souvent catastrophique et sans aucun sens. Il y a déjà eu des exceptions, mais c’était souvent le cas. Du coup, à la fin d’une mauvaise journée, on mettait ça sur le dos de la règle de mauvaise session ahah.
« On a pas mal de projets en cours et tout devrait prendre forme. »
Avez-vous une ou plusieurs exclus ?
Marion : Une exclu, je sais pas, mais on travaille actuellement sur de nouveaux morceaux qui s’annoncent très catchy ! On a pas mal de projets en cours et tout devrait prendre forme. Suivez bien notre page Facebook !
Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
Valentin : C’est une industrie où il est difficile de percer. Même si le but premier d’AFH, c’est de se faire plaisir et de procurer aux gens qui nous écoutent un élan de bonne humeur, on se rend vite compte qu’être un petit groupe auto-financé, c’est la galère.
Quand tu passes par Bandcamp, BigCartel, PayPal et tous ces tremplins, chacun prend sa part du gâteau, quitte à en oublier l’essence même de la musique et je trouve cela dommage. Il est clair que de vivre de la musique, de son art, c’est l’une des choses les plus dures qui existent.
Après, heureusement que « l’argent ne fait pas le bonheur », et heureusement que toutes ces plateformes, tous ces sites, ou même Internet sont là malgré tout aujourd’hui pour populariser et diffuser des petits projets cools et humbles. Ce qu’il faudrait, c’est plus d’entraide et de soutien entre les groupes et entre les médias.
« On a la chance d’avoir quelques assos sur Paris qui aident la scène française et essaient de la promouvoir au maximum. »
Si vous aviez le pouvoir d’y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?
Marion : Ça va paraître un peu nian-nian, mais je pense qu’on a tous le pouvoir de changer le cours des choses parce qu’au final, c’est la demande du public qui met en lumière les groupes de la scène.
On a la chance d’avoir quelques assos sur Paris qui aident la scène française et essaient de la promouvoir au maximum. Je trouve ça super !
Personnellement, si j’avais entre mes mains le pouvoir de faire évoluer les choses, j’aimerais que l’on s’intéresse plus à l’essence même de chaque groupe, c’est à dire la musique qu’ils produisent et non pas le nombre de likes sur Facebook ou le nombre de vues sur Youtube.
J’aimerais que les maisons de disques prennent davantage de risques et ouvrent leur angle de focalisation sur des scènes plus « indépendantes », qui méritent parfois plus de visibilité que ce que l’on nous sert à la radio ou la télévision.
Avez-vous déjà ressenti quelque chose de fort durant un concert ?
Marion : Le jour où j’ai joué à La Cigale avec mon ancien groupe, dans le cadre d’un tremplin parisien. Je me rappelle très bien m’être dit « waouh mais j’ai vu tellement d’artistes sur cette scène, et aujourd’hui j’y suis… »
C’était surréaliste ! Après, en tant que spectatrice, je dirais le concert de Blink-182 en Allemagne, en 2012 : le son était tellement fort que j’ai perdu 1% d’audition.. C’est véridique !
Valentin : Dans ma vie, je n’ai fait qu’un seul concert en tant que chanteur/guitariste et c’était avec Atlas For Home, dans un bar à Fontenay aux Roses.
J’avais le trac, tous les autres avaient déjà fait de la scène et pas moi, donc je n’avais pas le droit à l’erreur. Et puis, le concert a commencé et… tous ces regards étaient fixés sur moi… et la musique a fait le reste. Je n’y croyais pas mes yeux d’entendre les gens applaudir à la fin de chaque chanson… Je ne me rendais même pas compte que je passais une étape dans ma vie, c’était magique ! Un rêve réalisé.
« Sinon, je suis impatient de voir Neck Deep sur scène avec All Time Low au Bataclan dans les mois à venir. »
Quels artistes voudriez-vous voir en live ? Avec lesquels aimeriez-vous collaborer ?
Valentin : Belle question… Le groupe que j’aimerais voir en live plus que tout a splitté en 2014 : The Dangerous Summer.
On va dire que le guitariste n’arrange pas les choses pour que la situation se rétablisse. Sinon, je suis impatient de voir Neck Deep sur scène avec All Time Low au Bataclan dans les mois à venir. Grosse soirée en perspective. Transit aussi, s’ils n’évitent pas la France.
Et en ce qui concerne les collaborations, si on peut se le permettre, j’adorerais qu’AJ (le chanteur de TDS) pose des voix sur l’un de nos titres. De façon plus réaliste et nationale, pourquoi pas une chanson avec Alex de The Earl Grey ou Loïc de For All We Know, deux très bons amis aux voix vraiment cools et différentes de la mienne.
Marion : Tout pareil !
Parlons musique...
Le meilleur album de votre collection de disques ? Le pire ?
Valentin : Quelle question, encore ! Ahah. Je ne vais peut-être pas être très original, mais je vais dire que le meilleur disque de ma discographie est celui qui a marqué mon adolescence : l’éponyme de Blink-182.
J’ai beau l’avoir découvert tard (en 2006/2007), je ne m’en lasse pas… Ceci dit, même si j’ai beaucoup de disques à la maison, ma quête est loin d’être finie.
Et le pire, avec difficulté, je vais dire LPMD. C’est le projet solo de Longineu Parsons, ex-batteur de Yellowcard, et c’est vraiment pas ma came.
Marion : Bon bah pas d’originalité non plus, mais mon Saint-Graal est sans conteste Take Off Your Pants And Jackets deBlink-182, suivi de très près par Reach For The Sun de The Dangerous Summer. Le pire, j’ai honte de le dire, c’est le single des Bratislaboys, Stach Stach (vous l’avez dans la tête maintenant !).
Votre plus vieil achat d’album ? Le plus récent ?
Marion : Hum… Le premier album que j’ai acheté était Discovery de Daft Punk. Je m’en rappelle comme si c’était hier, j’étais tellement fière. Je l’emportais partout, et j’ai peut-être dû l’écouter une centaine de fois dans mon super lecteur CD. La belle époque…
Le plus récent est Resurrection de New Found Glory, qui signe un beau retour du groupe et qui réaffirme leur place de légende du pop punk !
Valentin : Minutes To Midnight de Linkin Park. Mon premier achat avec mes sous-sous, au Monoprix de Beaugrenelle pour presque 20€. Je m’en souviens bien parce qu’avant, ma mère m’achetait des disques gravés, donc j’étais fier d’avoir un vrai disque !
Votre top 5 titres du moment ?
Valentin :
Marion :
Quels sont vos récents coups de coeur musicaux ?
Valentin : Sans conteste, Modern Baseball. Après, peut-être Vacationer, le projet hybride de Kenny Vasoli (The Starting Line). Trust Fund aussi. Des choses bien différentes, en général.
Marion : Je n’ai pas de gros coups de coeur en ce moment, mais je redécouvre les albums de Relient K que j’avais un peu laissé de côté ces dernières années !
What’s next ?
Valentin : Un bon gros hiatus qui n’affectera personne ahah !
Plus sérieusement, on est en train de voir pour faire des dates un peu partout où l’on veut de nous, et on a déjà commencé l’écriture d’un nouvel EP avec une ambiance toujours roots comme More Than A Year, mais avec des riffs plus travaillés.
On y retrouvera encore plein de contre-temps vu que notre guitariste Paul n’aime pas ça, et que j’aime bien l’embêter. Pour l’instant, on a déjà quelques compos plus ou moins abouties qui nous plaisent et, on l’espère, vous plairont. En tous cas, on vous annonce pour bientôt une belle première partie avec un plateau pop-punk génial. C’est encore un secret mais vous le saurez bien assez tôt. On boira même des coups avec vous !
Je n’ai pas eu l’oreille assez aguerrie pour déchiffrer quelques propos en réponse à la première question. Si quelqu’un sait, n’hésitez pas à commenter sous la vidéo pour compléter.