Quintette de death metal originaire de Meaux, Master Crow est composé du chanteur Julien (chanteur du groupe Gorod), du bassiste Thomas, des guitaristes Kriss et Matt, et du batteur Théo. Le groupe a tout d’abord publié une sorte d’albums de démos, intitulée Down From The Sky, regroupant les premières compositions. Fin 2014, la bande sort son deuxième album, Die For Humanity, doté d’un son plus brutal, tout en restant mélodique. Interview.
Interview
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Kriss : Premier riff juin 2006, des reprises : Duality (Slipknot), Entrance Of Conflagration (Trivium), Master Of Puppets (Metallica), des titres rock des années 50, hard rock (AC/DC, Deep Purple, Motörhead)… Pour bien jouer un genre de musique, il faut connaître le langage de cette musique, donc après avoir forgé nos armes, nous sommes capables de jouer n’importe quel riff, phrase tordue ou pas, et ainsi nous inspirer des plus grands musiciens. Pour répondre à la question, en ce moment, l’inspiration est très djent ! Mais je veille à toujours garder la touche Master Crow, death moderne et breakdown. Master Crow, c’est vraiment une bande de potes qui font la musique qu’ils veulent faire, et pour longtemps.
Pourquoi avoir choisi Master Crow pour votre nom de groupe ?
Kriss : Quand Master Crow s’est formé, Théo, le batteur, avait 9 ans, et c’est une leçon sur la fable de Jean de la Fontaine (Le Corbeau et Le Renard) sous laquelle il y avait la traduction en anglais. D’ailleurs, dans le premier album, vous pouvez écouter Crow Vs Fox avec un arrangement de cuivres à la fin.
Le fait que vous soyez passés par plusieurs styles de metal fait de votre groupe une formation originale, avec un son décalé et à part. Mais aujourd’hui, si vous deviez vous décrire en seulement quelques mots, quels seraient-ils ?
Kriss : Louder !
Die For Humanity
Vous avez sorti un premier album composé de demos, Down From The Sky, puis un second album, en 2014, intitulé Die For Humanity.
Quelles ont été les différences que vous avez pu retenir, au niveau de votre travail, sur ces deux opus ?
Kriss : Down From The Sky est vraiment un rapport de stage sur tout ce que l’on a appris, donc un peu fourre-tout et des imprécisions de jeux de ci de là ! Certains titres ont été écrits quand Théo avait 10 ans !!! Autrement, le fait de travailler avec Julien Nutz Deyres nous a beaucoup appris dans tous les domaines : compositions, enregistrement, arrangement…
Après ces quelques années écoulées depuis la sortie de Down From The Sky, y a-t-il des choses que vous feriez différemment ?
Kriss : Bien sûr, avec l’expérience on ferait différemment, mais quand on le réécoute aujourd’hui, nous sommes agréablement surpris.
« Le metal demande beaucoup de rigueur, mais une fois les bases basse et guitare posées, nous cherchons des arrangements, solos… »
De quoi vous êtes-vous inspiré pour les phases d’écriture et de composition de ces deux enregistrements ?
Kriss : Nous pouvons dire maintenant que notre base musicale est death moderne à tendance technique, avec des breakdowns au milieu. C’est la vague de groupe american style : All Shall Perish, Carnifex, Suicide Silence, mais nous avons aussi un petit côté européen, avec Behemoth et Meshuggah.
Qu’est-ce qui est le plus facile à réaliser, en studio ? Le plus difficile ? Le plus fun ? Le moins fun ?
Kriss : Le plus difficile : prise son batterie. Après, le reste, on peut s’amuser. Bien sûr, tout est écrit à l’avance. Le metal demande beaucoup de rigueur, mais une fois les bases basse et guitare posées, nous cherchons des arrangements, solos… Pareil pour le chant : doubler ou tripler telle phrase, voix aigüe ou basse…
Avez-vous quelques exclus à livrer ?
Kriss : Nous sommes en pourparlers avec une grande marque internationale de guitares qui nous soutiendrait techniquement dans notre passage en 9 cordes, car 8, on ne trouvait pas ça assez fat.
Avez-vous une ou plusieurs anecdotes de studio et/ou de vie en tournée à me raconter ?
Ce qui se passe dans le van, reste dans le van ! Homecour, à coté de Metz. Thomas (basse), malade, qui sort deux fois de scène pour vomir, et chaque fois il est revenu… visage du black metalleux !
Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
Kriss : Vu la gestion des maisons de disques dans les années 80/90, ce n’est pas étonnant d’arriver au résultat d’aujourd’hui. On habitue les gens à écouter des musiques pauvres harmoniquement et rythmiquement, donc pourquoi payer pour ça ? Après, ça supprime des intermédiaires comme il y a beaucoup moins d’argent dans le système. Avec les avancées technologiques, on peut enregistrer un album à moindre coût.
De toute façon, la scène metal en France est complètement artificielle. Tu as l’impression qu’il y a 50 groupes qui vendent… alors que ça se compte sur les doigts d’une seule main. Entre ceux qui payent pour jouer en ouverture de groupes connus, ceux qui payent pour les « like », ceux qui payent pour être en couverture de magazines, passages radio, chroniques… En gros, si tu as de l’argent, ton groupe est connu… Disons que maintenant, faut atteindre 10 ans d’existence d’un band pour avoir des retombées, et si ça ne marche pas faut faire autre chose !
Si vous aviez le pouvoir d’y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?
Kriss : En fait, je changerais la mentalité des gens, pour qu’ils sortent plus aux concerts. La première chose : je baisserais le prix de la bière. Ça peut paraître gros beauf, mais en Allemagne, quand tu vois que sur n’importe quel plateau de groupes, connus ou underground, il y a 2 à 3 fois plus de public grâce à ça.
Parlons musique...
Quel(s) artiste(s) et/ou album(s) vous ont donné envie d’être musiciens ?
Kriss : Louis Armstrong – Louis & The Good Book.
Thomas : J’dirais Bullet For My Valentine – The Poison. Ca a bien évolué depuis !
Avez-vous déjà ressenti quelque chose de fort durant un concert ?
Kriss : Machine Head, Lamb Of God.
Thomas : System Of A Down à Rock en Seine, c’était un bon gros bordel mine de rien.
Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir en live, un jour ?
Kriss : Behemoth, Gojira.
Thomas : Crossfaith.
« Je changerais la mentalité des gens, pour qu’ils sortent plus aux concerts. »
Quelles sont les villes dans lesquelles vous aimeriez jouer ?
Toutes.
En tant que groupe, quelles sont vos plus grandes aspirations ?
Kriss : Slipknot, All Shall Perish, Carnifex.
Théo : Meshuggah, After The Burial, Nile.
Si vous ne pouviez collaborer qu’avec un seul artiste dans toute votre carrière, qui choisiriez- vous ?
Kriss : Devin Townsend.
Votre plus vieil achat ?
Kriss : Louis & the Good Book.
Thomas : Tous les singles et albums des Spice Girls quand j’étais un gosse…
Le plus récent ?
Kriss : Un coffret de Job For A Cowboy, premier EP + premier album.
Thomas : Un EP : IRE de Ennui Breathes Malice.
Les 5 morceaux que vous écoutez le plus en ce moment ?
Kriss :
Thomas :
Influences
Vos récents coups de coeur musicaux ?
Kriss : Monuments en live au Damage Fest.
Thomas : Comme Kriss, Monuments fût un bon coup de coeur.
What’s next ?
Kriss : Suite de la tournée Die For Humanity.