Schemata Theory US band

« Schemata Theory ». Se rapporte aux idées mentales abstraites. Le cerveau organise ensuite systématiquement ces pensées qui servent de cadre pour l’information et la gestion des comportements.

Schemata Theory, c’est aussi un groupe de metal, composé de 5 membres : Luke et Myles au chant, Huw et Maz à la guitare et Josh à la batterie. Carl, le bassiste, a récemment quitté le groupe. Originaire de Reading, la bande a à son actif un premier album, Dry Lung Rhetoric, et un EP, sorti récemment, intitulé Words not Heard, Read or Seen.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Huw (guitariste) : Carl et moi nous sommes rencontrés lorsque j’ai rejoint Down Within, en 2005. A cette époque, j’étais déjà ami avec quelques autres membres, à l’école. Au fil des années, il y a eu beaucoup de changements de line-up mais la composition finale de Down Within a inclus Maz et Myles.

Avant d’entrer en studio, nous savions que c’est un tout nouveau groupe qui sortirait l’album. Une fois que les parties instrumentales de Dry Lung Rhetoric ont été enregistrées, on a recruté Luke, que je connaissais par l’école. Josh a été le dernier membre à nous rejoindre. Nous l’avons trouvé sur Internet !

Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la musique ?

Huw : Depuis que je suis jeune, mes parents sont toujours en train d’écouter de la musique. Je me souviens que je choisissais les vinyles à écouter lors des repas. J’ai commencé à jouer du clavier en primaire. Les choses ont vraiment progressé à partir de là. Au collège, j’écoutais des trucs plus « heavy », puis j’ai décidé de commencer la guitare à 14 ans.

Avez-vous eu un déclic qui vous a fait ressentir que vous ne feriez rien d’autre que cela ?

Huw : Je ne m’en souviens pas. Je pense que c’est juste quelque chose à quoi je me suis intéressé, et m’intéresserai toujours ! Une fois que l’on a pu avoir le groupe au complet (Josh à la batterie, Myles et Luke au chant), on a senti que chaque membre était à sa place. Notre manière de jouer en live a atteint un autre niveau, principalement grâce à Josh.

Selon vous, qu’est-ce qui vous distingue des autres groupes ?

Huw : Je pense qu’on est un groupe éclectique, du moins, on en donne l’impression. Mais en fin de compte, chacun a une fonctionnalité propre en son sein. Chacun a son « job » et l’exerce au meilleur de ses capacités. On essaye juste d’être aussi professionnel que possible avec tout ce que l’on fait.

Selon vos influences, avez-vous une manière spéciale d’écrire, de composer et d’enregistrer vos chansons ?

Huw : Nous avons une manière « spéciale » qui tend à ce que ce soit Carl qui écrive la musique. Ensuite, Myles et Luke travaillent les voix, les rythmes et les mélodies, que Myles fait concorder avec les paroles. Le reste d’entre nous apprend ses parties respectives. Parfois, nous alternons et adaptons ces parties. Nous enregistrons d’abord les voix par-dessus les pistes de guitares sur GuitarPro, pour avoir quelques demos pour le studio.

Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre groupe ?

Huw : Nous voulions trouver un nom que personne ne serait capable d’épeler…

La vraie raison, c’est que nous aimons l’idée derrière ce nom : c’est quelque chose que Myles (diplômé de psychologie) nous a expliqué. « Schemata Theory » est une théorie qui se rapporte aux idées mentales abstraites. Le cerveau organise ensuite systématiquement ces informations qui servent de cadre pour l’information et la gestion des comportements.

Comment est-ce, de faire de la musique à Reading, dans le Berkshire ?

Huw : Reading était un lieu sympa pour faire de la musique. Quand on était à l’école, on allait dans des salles locales voir des groupes ou on jouait sur scène avec eux. On a pu faire des concerts avec Sylosis, Exit Ten, Malefice et Viatrophy. On répète actuellement dans un studio dont le propriétaire est Jay de Tesseract, alors c’est comme si l’on sortait d’une zone ayant produit une grosse sélection de groupes « heavy » !

Je suis sûr que de nos jours, et de partout, les salles locales galèrent, et beaucoup d’entre elles, dans lesquelles nous avions l’habitude de jouer, n’existent plus. En revanche, Reading reste un lieu super pour faire de la musique.

Comment les gens là-bas réagissent à votre musique ?

Huw : Je pense que les réactions envers notre musique ont été bonnes dans l’ensemble. On a eu de très bons retours, mais nous n’avons encore jamais reçu de critiques accablantes. Bien sûr, nous ne sommes pas au goût de tout le monde, mais la majorité du public qui vient nous voir semble réagir positivement.

Dry Lung Rhetoric est bourré d’influences metal différentes… Comment avez-vous réussi à placer toutes ces influences dans un seul et même album ?

Carl (ex-bassiste) : En toute honnêteté, cela est vraiment arrivé par hasard. La musique de chaque chanson a été composée sur une période assez longue, et lorsque nous nous sommes sentis prêts à faire un album, nous avons ajouté de vieilles chansons à des nouvelles. Le résultat, c’est que quelques morceaux, comme A Complex Slate, ont en fait été écrits en 2007, alors que Shedding Skin a été le dernier à avoir été composé pour ce disque, quelques mois avant que nous entrions en studio en août 2011.

Pendant toutes ces années, mes influences ont évolué, tout comme ma connaissance musicale et la manière dont j’écris notre musique. On n’essayait pas d’inclure autant de styles que l’on pouvait, on a juste vu la tournure que tout cela a pris au final ! Je pense que ce qui nous a aidé à tout rassembler est que toutes les parties vocales ont été enregistrées en 2012, pas longtemps avant que l’album ne sorte. Même avec de la musique écrite en plus de 8 ans, les voix avaient une sonorité moderne, pertinente. Cela a vraiment donné ce son cohérent à cet album.

Cela a-t-il pris plus de temps que prévu ?

Carl : Beaucoup plus longtemps, oui ! On a enregistré toute la musique en 3 mois, par intermittence pour la plus grande partie. Il y a ensuite eu une année de vide entre le début du projet et l’enregistrement des voix, à cause des auditions pour trouver des chanteurs, l’écriture des paroles et des parties voix avant de terminer le projet.

Ce n’était pas l’idéal de travailler à ce moment-là mais nous y étions obligés car le studio était réservé. Au début, nous étions censés enregistrer sous un autre nom, avec un chanteur différent, mais il ne s’est pas passé beaucoup de temps avant qu’entrer en studio soit notre seule option.

Avez-vous suivi une ligne de conduite pour enregistrer cet album ?

Carl : Pas vraiment, ça a vraiment été un projet décousu. C’était une affaire de tous les jours pour enregistrer ce que l’on pouvait et s’occuper du reste plus tard. C’était assez stressant, nous sommes ravis que cela soit terminé maintenant. Au moins, nous sommes satisfaits du résultat final !

Votre nouvel EP Words Not Heard, Read or Seen est sorti en juin… Comment s’est déroulé l’enregistrement ? Combien de temps cela a pris ? Où l’avez-vous enregistré ?

Carl : Il a été considérablement plus facile que pour celui de Dry Lung Rhetoric ! Nous l’avons enregistré au même endroit que l’album, au Stakeout Studios. Nous travaillons avec Jason Wilson (le producteur) depuis un moment maintenant, et nous avons une bonne relation professionnelle avec le studio. Nous avons réussi à nous en tenir au calendrier original de 12 jours, le mixage nous a pris un peu plus de temps, mais comparé à la dernière session d’enregistrement, prendre un jour de plus pour terminer n’a pas vraiment été un problème !

Avez-vous remarqué des différences entre les deux enregistrements ?

Carl : Il y a eu plusieurs différences qui ont fait en sorte que cette dernière méthode d’enregistrement est beaucoup plus simple que la première. Pour commencer, le groupe au complet est entré en studio ! La dernière fois, Josh n’était pas à la batterie ; ce que vous entendez sur Dry Lung Rhetoric est un mixage de Myles aux fûts et des parties programmées, ce qui a été une tâche difficile. Cette fois, les deux chanteurs étaient présents dès le début. Lorsque nous avons commencé le projet DLR, c’était en tant que groupe instrumental, et nous avons ajouté les parties vocales qu’un an plus tard.

Luke ne faisait pas partie du groupe lorsqu’on a commencé, et Myles était originellement à la batterie, alors venir cette fois en tant que groupe bien préparé a été une expérience plus sympathique !

Avez-vous suivi une ligne de conduite pour cet enregistrement ?

Huw : La méthode de travail en studio pour cet EP était un peu différente pour nous. C’est la première fois que nous ne passions pas par le combo batterie/basse/guitare/voix/mixage. Une fois que les parties batterie et basse étaient terminées, nous changions pour les guitares et les voix. Avec deux chanteurs et plein de parties guitare, il y avait beaucoup plus d’opportunités d’échanger nos rôles. Nous l’avons fait pour deux raisons : premièrement, cela évitait que Myles et Luke ne s’abîment la voix en enregistrant à fond pendant des jours. Deuxièmement, nous pouvions utiliser efficacement le peu de temps qu’il nous restait sur une journée. S’il reste 30 minutes de temps quotidien, il n’y a aucun intérêt à charger une nouvelle chanson pour enregistrer plus de voix, mais je pouvais utiliser une guitare et improviser pour passer le temps.

Comment vous sentez-vous par rapport à cet EP ?

Luke : Je suis très excité à l’idée de voir cet EP sortir. A mes yeux, il montre que nous sommes capables d’aller de l’avant. Je vois ça comme une déclaration d’intention de montrer ce que l’on a en réserve, à l’égard de futurs albums. Nous venons tous de loin musicalement parlant, il s’est passé très peu de temps depuis la sortie de notre premier album. Je pense que cet EP le prouve bien.

Prévoyez-vous d’élargir votre prochaine tournée à d’autres pays ?

Luke : Il n’y a pas de plans concrets pour le moment, mais c’est vraiment quelque chose que nous cherchons à faire. Nous aimerions élargir notre tournée, dans d’autres pays que le Royaume-Uni. Je me souviens d’une salle géniale appelée The Cave. Carl et moi sommes allés à Amsterdam il y a quelques années, cela pourrait être parfait. A ce stade, nous en sommes à peser les opportunités quand elles se présentent, et faire en sorte d’en tirer le meilleur.

Habituellement, où puisez-vous votre inspiration pour écrire et composer vos chansons ?

Carl : C’est une question plutôt difficile à laquelle répondre ! Avant, j’essayais d’imiter consciemment ou inconsciemment les autres groupes, même des chansons. En mêlant cela à une touche personnelle, je donnais vie à quelque chose qui sonnait un peu différent. Cependant, aujourd’hui, je dirais que j’ai trouvé mon propre style, plutôt que jouer le genre que l’on entend sur DLR. Quelques sons de l’EP ont été créés pendant l’enregistrement de l’album, ce qui pourrait ne pas être indicatif des plus récents sur lesquels j’ai travaillé. Mais je dirais que les idées que j’ai pour le prochain disque vont encore plus clairement définir notre son.

Avez-vous quelques anecdotes de studio ou de tournée à me raconter ?

Luke : J’ai une vidéo géniale, filmée de mon téléphone, quand nous étions en train d’enregistrer les voix pour Dry Lung Rhetoric. Pour que cette histoire ait un sens, je dois préciser que les studios étaient situés sur une petite île. Alors que j’enregistrais ma voix, Carl et Huw ont décidé qu’ils n’étaient pas utiles sur le moment et sont allés ramer d’en bas de la rivière jusqu’au pub. Je finis mes parties voix à temps pour les filmer essayer, puis échouer et presque chavirer. Lorsque Carl décide de prendre la tête de cette petite barque. Cependant, nous passions le plus clair de notre temps en studio, soit à enregistrer, soit à jouer à Mario Kart, avec un barbecue de célébration.

Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?

Huw : L’industrie musicale d’aujourd’hui est un endroit plein de défis ! Elle a changé plus vite que les gens ont réagi, et ceux travaillant dans ce milieu ont souffert à cause de cela. Le téléchargement illégal et le « streaming » sont des manières dont on écoute de la musique maintenant, les gens doivent accepter cela et s’adapter. Personne en dehors du Top 40 ne va se faire de l’argent en vendant la musique actuelle. Les groupes et les labels doivent s’adapter pour survivre !

Personnellement, je suis fatigué d’entendre les gens se plaindre à propos de cela et ne pas accorder leur modèle économique. Bien sûr, c’est nul que l’on ne puisse plus compter sur la vente de disques, mais le monde est un endroit différent de ce qu’il était il y a dix ans.

Si vous pouviez y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?

Huw : C’aurait été bien de faire cela il y a 20/30 ans, lorsque tu pouvais vendre ta musique, mais à l’époque, ce n’était pas aussi accessible que maintenant, il n’y avait donc aucune garantie à ce que l’on soit dans un groupe ! Ce serait bien aussi si les entreprises comme Spotify payaient des royalties équitables aux produits qu’ils distribuent. Le « streaming » est sans aucun doute le futur du divertissement de l’industrie musicale, cinématographique, etc. Les organismes de réglementation ont juste besoin de s’assurer que les parties créatrices sont justement rémunérées.

Y a-t-il un artiste et/ou un album qui ait changé vos vies ?

Luke : Pour moi, l’album qui a changé ma vie est 2112 de Rush. Mon père est un grand fan de Rush, j’ai toujours été entouré par leur musique, j’ai grandi avec, mais c’est le premier de leurs albums que j’ai vraiment écouté. A l’époque, j’écoutais le même Nu-metal que nous écoutions tous au début des années 2000 : Hybrid Theory de Linkin Park et Issues de Korn étaient les deux albums concurrents pour être les plus joués dans mon Walkman. 2112 était tellement différent de ce que j’avais pu écouter, cet album a ouvert une porte à un genre duquel je tomberais amoureux plus tard, appelé Prog Rock. Ecouter ce disque a été l’une des premières fois où j’ai su que je passerais ma vie à faire de la musique. J’y reviens à chaque fois que je manque d’inspiration en vue d’écrire des mélodies, et il me rappelle pourquoi je suis tombé amoureux de la musique en premier lieu.

Qu’est-ce qui vous inspire le plus ?

Luke : Assez étrangement, en tant que chanteur qui écrit les mélodies plus que les paroles, je tire la majorité de mon inspiration de la littérature. Quand je suis à court d’inspiration, j’aime écouter un vieux vinyle de King Crimson et écrire. Ce que j’écris n’est pas vraiment important, parfois c’est de la poésie, des petites histoires, mais cela fait s’écouler mon jus créatif, pour ainsi dire. Je trouve que je suis souvent inspiré à des moments inopportuns. Il y a eu beaucoup de moments où j’ai été en salle de sport, musique dans les oreilles, et pendant lesquels un flash d’inspiration m’est venu.

Avez-vous déjà ressenti quelque chose d’émotionnellement fort pendant un concert ?

Luke : Personnellement, je pense que tous les meilleurs concerts sont émouvants, ils ont un certain cru d’énergie qui est très bouleversant. J’aime utiliser des shows pour digérer mes problèmes émotionnels. Quand tu donnes absolument tout dans une performance, c’est une délivrance, cela te permet de te lâcher sur scène et cela donne en général un super concert.

Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir en live ?

Luke : J’adorerais voir Killswitch Engage, maintenant que Jesse est revenu dans le groupe. Je les ai vus pas mal de fois mais toutes pendant la période Howard. Je suis vraiment impressionné par la manière dont Jesse place sa voix à un autre niveau sur leur nouvel album et j’aimerais voir comment cela transparaît en concert. Je pense que l’un des meilleurs concerts auquel j’ai assisté était KSE (Killswitch Engage) au Mean Fiddler à Londres (ma salle de concert préférée avant qu’elle ne ferme pour laisser la place à une ligne ferroviaire), il y a quelques années. Ils avaient tellement d’énergie, c’en était irréel. Quand je pense à la façon dont je veux que nos concerts rendent, je tire beaucoup de leurs performances.

Si vous pouviez collaborer avec un artiste, qui choisiriez-vous ?

Luke : J’aimerais collaborer avec les gars de Protest The Hero. Kezia est facilement l’un de mes dix albums préférés de tous les temps. Ils font de la musique tellement intéressante et Rody Walker a une voix phénoménale. J’aimerais avoir la chance de connaître leur façon de travailler et être de la partie pour leur prochain album. Je pense vraiment travailler avec eux, et surtout Rody pourrait m’aider à faire évoluer ma voix à un autre niveau.

What’s next ?

Luke : Nous avons quelques choses très excitantes dans un futur proche, mais rien de concret que je puisse dévoiler. Ce que je peux dire, c’est que nous travaillons sur notre deuxième album et que nous allons partir en tournée à travers le Royaume-Uni et, nous l’espérons, au-delà.

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