À l’occasion de la sortie de leur tout nouvel album, Odyssey, The Earl Grey a bien voulu répondre aux questions de One Standing (oui, moi). Mais pour remettre les choses dans leur contexte, commençons par se demander qui peut bien être The Earl Grey ? Les premiers qui me répondront par « une sorte de thé » iront faire 3 tours de terrain.
The Earl Grey est un quatuor parisien, formé en 2009 à Chelles, plus précisément, et évoluant dans un style rock, rock alternatif. Ils sortent un premier EP, In This Memory, en 2010, avant de sortir, deux ans plus tard, leur premier opus, We Are Young. Forts d’un accueil chaleureux, les membres de TEG s’en vont en tournée en France, et se retrouvent ainsi à l’affiche de salles telles que le Nouveau Casino de Paris, mais également en première partie de groupes comme Young Guns, Mayday Parade, You Me At Six, etc. Rien que ça !
En été 2014, The Earl Grey retourne au travail pour plancher sur un deuxième album, qui voit le jour le 5 mai 2015.
Après 6 ans de carrière, comment définiriez-vous votre groupe ?
Alex (chant) : Je vois ce groupe en continuelle évolution, puisant ses influences de ce que je juge être le meilleur de chaque style. Plus le projet avance, plus nos ambitions musicales évoluent. Notre but est évidemment de toujours faire de la meilleure musique, et de toucher le plus de gens possible.
Félix (guitare) : J’ai intégré The Earl Grey au tout début, lorsqu’il s’agissait du projet solo d’Alex. Aujourd’hui, alors que s’apprête à sortir le deuxième album, je pense que nous avons affiné notre direction musicale, mêlant toutes les influences rock qui nous sont chères.
Pourquoi avoir choisi The Earl Grey comme nom de groupe ?
Alex : J’ai trouvé que cela sonnait bien et que cela pouvait parler à tout le monde !
Selon vous, qu’est-ce qui vous distingue des autres groupes de rock français ? Quels ont été les rencontres et les événements les plus importants de la vie du groupe ?
Alex : Même si nous avons dû faire face à quelques a priori de la part des médias et du public à nos débuts, notre but n’a jamais été de nous enfermer dans un style ou de nous comparer à d’autres formations rock françaises. Nous existons pour écrire les paroles qui nous transportent, et nous voulons offrir la musique la plus représentative de notre personnalité.
Félix : Nous ne cherchons effectivement pas à nous comparer à d’autres groupes. Nous envisageons ce projet comme une occasion unique de nous exprimer tous les quatre comme un seul homme, de la façon la plus honnête possible.
Vous avez sorti un premier EP en 2010, In This Memory, et un premier album en 2012, intitulé We Are Young.
Avez-vous travaillé différemment sur ces différents projets ? Quels ont été les principaux moteurs de l’écriture et la composition de ces deux enregistrements ?
Alex : Même s’il y a une continuité musicale évidente entre In This Memory et We Are Young, leurs conceptions ont été très différentes. J’ai réalisé le premier EP seul au Studio Sainte Marthe avec Guillaume Mauduit, alors que We Are Young a été produit par Next Dimension Gears. De ce fait, les conditions n’étaient pas les mêmes, mais l’état d’esprit est resté identique. J’ai à chaque fois voulu sortir du studio avec le même sentiment d’aboutissement.
Vous êtes sur le point de publier votre deuxième album, “Odyssey”, le 5 mai prochain. Comment appréhendez-vous sa sortie ?
Alex : Oui, je suis très impatient de pouvoir partager ces nouveaux morceaux, et stressé, car il s’agit de notre première sortie en tant que groupe autoproduit.
Félix : Pour ma part, je ressens surtout de l’excitation, car je suis très satisfait du résultat ! J’ai hâte que tout le monde puisse l’écouter et nous dire ce qu’il en pense !
Quelles ont été les différences, au niveau de votre travail en studio, entre We Are Young et Odyssey ? Selon vous, que va-t-il apporter de nouveau à The Earl Grey ?
Alex : Les deux albums ont été complètement différents dans leur création et dans leur production. We Are Young est plus un ensemble de choses, c’était mon premier album et j’avais envie d’évoquer tout ce que je ressentais, mes frustrations, mes amours, ma famille… Pour ce qui est de Odyssey, c’est un vrai travail de recherche que j’ai effectué, ce deuxième album est un « concept album », il y a une histoire, un début, une fin et le processus d’écriture a été complètement revu. Je pense que ce disque a apporté une dimension différente au groupe, un nouveau souffle car je n’avais jamais travaillé de cette façon !
Félix : J’ai vécu l’enregistrement d’Odyssey plus sereinement. Nous étions en totale confiance avec Eric et Bertrand Poncet de Chunk! No, Captain Chunk!, qui ont produit l’album. En même temps, j’ai ressenti beaucoup plus d’émotions et d’intensité, notamment lorsqu’Alex a fait ses prises voix. L’album a pris une nouvelle dimension, c’était très fort. Ce sont les meilleures chansons qu’on ait jamais faites.
Vous avez eu la chance, en 6 ans, d’assurer la première partie de groupes internationaux tels que Young Guns, Mayday Parade, ou encore You Me At Six.
Avez-vous eu l’occasion de parler musique avec les membres de ces groupes ?
Alex : Nous n’avons jamais eu de mauvaises surprises, des groupes comme You Me At Six, Deaf Havana et Young Guns sont devenus des amis que nous avons la chance de voir quand nous allons en Angleterre ou quand ils viennent en France. Ce sont vraiment des personnes sur la même longueur d’onde musicale !
Félix : Humainement, nous sommes également sur la même longueur d’ondes. Nous avons vécu des expériences marquantes avec ces groupes, surtout Young Guns, avec qui on a joué à Paris mais aussi en province dans des conditions assez rock’n’roll !
The Earl Grey est parti en Angleterre pour une tournée d’une dizaine de dates.
Quels souvenirs gardez-vous de cet English trip ?
Alex : Tu sais, je pense que parfois, les meilleurs souvenirs sont aussi les pires ! Tout simplement car quand on s’est retrouvé dans une situation aussi délicate qu’être perdu au milieu de nulle part avec un van en panne, à devoir aller en car à Londres pour jouer (3 heures de route). Sur le moment nous étions dépités, mais ça reste un souvenir mémorable de solidarité, de fraternité et surtout de concert absolument fou !
Félix : Ça n’était pas facile tous les jours, c’est sûr ! Mais en même temps, c’est un rêve de gosse qui s’est réalisé. J’ai hâte qu’on puisse y retourner pour défendre Odyssey !
Avez-vous quelques exclus à livrer ?
Alex : Je peux vous dire que je réfléchis déjà au troisième album !
Avez-vous une ou plusieurs anecdotes de studio et/ou de vie en tournée à me raconter ?
Alex : Plein, mais si je dois en citer une en particulier, je dirais que l’enregistrement des voix de la chanson One Year And Another, qui figure sur Odyssey, a été un moment fort. En règle générale, j’ai ressenti une connexion extrêmement puissante entre Eric Poncet et moi. Chaque geste, chaque mot, chaque intonation, chaque note traversait nos deux âmes. Sans même nous parler, nous ressentions la puissance de l’album. J’aimerais pouvoir continuer à bosser avec eux, car je pense que nous sommes sur la même longueur d’onde.
Félix : Pour ce qui est des tournées, je pense à cette date à Newcastle pendant la tournée anglaise. Nous étions crevés et n’avions nulle part où dormir. Certains se sont couchés dans le van, mais avec notre batteur Gianni, nous avons décidé de tuer le temps en allant faire la fête en ville… On s’est retrouvé dans une boite de nuit gothique où tout le monde portait des masques à gaz et avons dansé pendant des heures sur de la hard-tech. Inoubliable !
Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
Alex : C’est dur, mais il ne faut rien lâcher ! C’est un combat de tous les jours, il faut persister et ne pas s’attarder sur les choses qui vont mal ! Si ça ne va pas, il faut trouver un autre moyen, c’est un peu le défi de la vie en règle générale !
Félix : On a beau se lamenter sur les faibles ventes de disques, on sent quand même que les gens continuent à aimer la musique ! Nous sommes donc plein d’espoir pour la suite !
Si vous aviez le pouvoir d’y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?
Alex : Je ne suis pas du genre à vouloir changer les choses, je ne suis pas quelqu’un qui regarde en arrière, j’avance et je fais tout pour que ça marche.
Félix : On essaie de prendre nos vies en main et de mener ce projet à bien, c’est déjà un super défi !
Quel(s) artiste(s) et/ou album(s) vous ont donné envie d’être musiciens ?
Alex : Je dirais que l’album Take Off Your Pants And Jacket de Blink-182 m’a donné envie de faire du rock, et que monsieur Johnny Cash m’a donné envie d’être un grand musicien.
Félix : Blink-182 a joué un rôle majeur dans mon éducation musicale, avec ce mélange de d’authenticité, de simplicité et d’audace. Nous avons tous grandi depuis, mais c’est avec ce même état d’esprit qu’on avance.
Avez-vous déjà ressenti quelque chose de fort durant un concert ?
Alex : Bien sûr, tout le temps quand c’est de la musique sincère. Je pense que les concerts de The Earl Grey où nous jouerons notre deuxième album seront des moments forts.
Félix : Si nous sommes dans The Earl Grey aujourd’hui, c’est parce que la musique nous procure des sensations fortes. Ces frissons, nous les avons quand nous voyons d’autres artistes sur scène, ou quand nous jouons nos morceaux.
Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir en live, un jour ?
Alex : Johnny Cash plus que tout au monde, mais ce n’est plus possible.
Félix : J’ai vu presque tous mes groupes préférés en live. L’un manque pourtant à l’appel : Thrice.
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Quelles sont les villes dans lesquelles vous aimeriez jouer ?
En tant que groupe, quels sont vos plus grandes aspirations ?
Alex : J’aimerais beaucoup jouer aux Etats-Unis, c’est un pays qui m’a beaucoup inspiré en tant que compositeur, avec l’Angleterre. Les personnes qui m’influencent viennent pratiquement toutes de ces deux endroits !
Félix : Effectivement, tourner aux Etats-Unis serait génial ! Découvrir le monde en jouant notre musique, je pense qu’on ne peut pas aspirer à mieux !
Si vous ne pouviez collaborer qu’avec un seul artiste dans toute votre carrière, qui choisiriez- vous ?
Alex : Johnny Cash plus que tout au monde, mais c’est impossible. Sinon, Bruce Springsteen.
Félix : En citer un seul m’est impossible… Je pourrais citer Tom DeLonge de Blink-182, Simon Neil de Biffy Clyro, Bert McCracken de The Used ou Jason Butler de Letlive… Mais il y en a tant d’autres !
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Le meilleur album de votre collection ? Le pire ?
Votre plus vieil achat ? Le plus récent ?
Alex : Je dirais que les American Recordings de Johnny Cash produits par Rick Rubin sont dans mes meilleurs albums de tous les temps. Pour le pire, je n’en ai pas.
Mon plus vieil achat est Enema Of The State de Blink-182, et mon plus récent est un best of de Johnny Cash.
Félix : Dans un registre plus moderne, l’album éponyme de Blink-182 sorti en 2003 est la plus grosse claque que j’ai jamais prise. S’il y a eu un pire album, je l’ai certainement jeté à la poubelle !
Le plus vieux doit être Big Willy Style de Will Smith, et mon dernier en date est Pendulum de Mary Has A Gun.
Les 5 morceaux que vous écoutez le plus en ce moment ? Vos récents coups de coeur musicaux ?
Alex : Set it Straight et Playing Dead de Chunk ! No, Captain Chunk !, Dancing On Nails de We Are Harlot, Walk The Line de Johnny Cash, et Gold de Sleeping With Sirens.
Félix : Money Power Fame de Don Broco, Captivate You de Marmozets, Do It Together de We Are The Ocean, White Noise de PVRIS et Bad Blood de Bear’s Den.
What’s next ?
Alex : La promo de l’album Odyssey qui sort le 5 Mai, des tournées, et un nouvel album !
Félix : Notre concert de présentation d’Odyssey à La Maroquinerie de Paris le 24 mai, une tournée en Russie début juin, et plein de surprises.