Interview
Leur musique mêle rock brut et des influences comme Queens Of The Stone Age, The Black Keys et Arctic Monkeys, pour ne citer qu’eux. Parker Bengry et Chris Williams sont le duo derrière The Messenger Birds et certains pourraient avoir du mal à croire que seuls deux musiciens peuvent faire autant de bruit (lire l’interview pour avoir la réf.).
Musique forte, shows énergiques et authenticité du style rock font l’identité du duo de Detroit. Leur premier album, Everything Has To Fall Apart est sorti le 7 octobre dernier et tient toutes ses promesses ! Interview (en français et en anglais).
Quelles sont vos influences musicales ?
On écoute beaucoup de genres et d’artistes différents. Quand on a commencé à apprendre à jouer de la guitare et de la batterie, adolescents, c’était des groupes des années 70 : Led Zeppelin, The Who, Black Sabbath, Rush, etc.
On prenait des cours dans de petits magasins de musique. C’étaient les influences de nos profs et de la génération de nos parents, puis on a rapidement évolué vers Nirvana, Soundgarden, et tous les titres emblématiques du grunge des années 90. On a grandi assez tôt dans l’énergie brute de ce son et de la philosophie punk rock.
À la même époque, les White Stripes ont explosé et la vague indie / emo des années 2000 a pris le contrôle. Cela a eu un gros effet sur les gosses de 13 ans que nous étions alors, et on écoute encore beaucoup ces trucs aujourd’hui.
Everything Has To Fall Apart
Qu’est-ce qui vous inspire dans l’écriture de votre musique et de vos paroles ?
Nous sommes inspirés par les conversations que nous avons entre nous, avec des amis, des étrangers, les événements actuels… Ça peut être n’importe quoi. L’observation est au coeur de notre processus d’écriture des paroles, que ce soit notre histoire ou celle de quelqu’un d’autre. La partie la plus difficile pour nous est d’être sûrs de ne pas jeter des paroles prévisibles. Avoir l’opportunité d’exprimer quelque chose d’important et d’intéressant, et de choisir d’être insipide et banal est la meilleure façon de ruiner une chanson (et un artiste) selon nous.
Pourquoi avez-vous attendu plus d’un an pour sortir Everything Has To Fall Apart Eventually ?
On n’a pas forcément dû attendre plus d’un an, mais d’autres facteurs sont entrés en jeu. D’abord, on a caressé l’idée de prendre un label comme partenaire. Il y avait vraiment de l’intérêt de leur part, mais on a fini par décider qu’il serait mieux, à long terme, de le publier par nous-mêmes car on avait couvert la majeure partie des dépenses seuls. L’autre obstacle était d’attendre les réponses aux demandes de tournée que l’on avait soumises. On voulait prévoir une date par rapport à notre planning de tournée, puis le Covid-19 s’en est mêlé. Un fois en confinement, sans réelle vision claire du futur, on a travaillé avec notre manager pour trouver la meilleure solution quant à la sortie de l’album.
« Biden et Kamala ont encore beaucoup de choses à prouver. »
Les concerts, parmi d’autres choses, sont ralenties à cause de la pandémie. Cependant, vous avez pu retourner en studio pour une ‘live session’, le même où vous avez enregistré EHTFAE.
Comment s’est passé votre retour au studio après 2 ans ?
C’est toujours un sentiment incroyable, de retourner à Rustbelt. Steve Lehane est l’un de nos meilleurs amis et un ingénieur et producteur brillant. À chaque fois que l’on y va et que l’on crée quelque chose avec lui, c’est génial. Il est la personne vers qui on se tourne systématiquement depuis 2017.
Vous vous êtes exprimés sur vos valeurs et la politique actuelle dans vos paroles et sur vos réseaux sociaux, puis en jouant au #iVoted Festival et en soutenant publiquement Joe Biden aux dernières élections. Comment était l’ambiance sur place en rapport à tout cela ?
C’était super de faire partie de quelque chose qui nous tient à coeur. Cela aurait été énorme de jouer en personne, d’une manière normale, mais on espère que cela a eu un impact sur les électeurs de tout le pays. Biden et Kamala ont encore beaucoup de choses à prouver. Ils étaient loin d’être nos premiers choix durant les primaires, mais on espère qu’ils vont amener les bonnes personnes et être ouverts à des idées progressistes.
« Vous ne pouvez pas être un groupe de rock si vous n’êtes que deux. C’est la règle. »
Pourriez-vous m’en dire plus sur le podcast ‘We Got Ourselves (And Kevin) Into This’ ? Et qui est ce Kevin ?
Lorsque le confinement a commencé dans le Michigan, on n’a pas pu se voir pendant quelques temps. On avait toujours parlé de créer un podcast, et la période s’y est prêtée. C’était la seule façon de continuer à « sortir » entre amis. C’était comme une fenêtre sur notre amitié, sur nos relations avec nos collègues de l’industrie musicale. Récemment, on a été très occupés avec la promotion de l’album parmi d’autres choses mais on va bientôt sortir d’autres épisodes.
Concernant Kevin, certains ont affirmé qu’il était la version masculine et de droite de Karen. On peut enfin démystifier cela maintenant. C’est faux, et vous devriez avoir honte d’avoir blasphémé Kevin Tout-Puissant.
On a rencontré un gars qui s’appelle Kevin devant le Garden Bowl, à Detroit. Il nous a entendu jouer sur une scène située au-dessus de pistes de bowling et nous a dit qu’il avait entendu un groupe de rock jouer quand il est arrivé. Puis il a réalisé que l’on était que deux. Vous ne pouvez pas être un groupe de rock si vous n’êtes que deux. C’est la règle.
A propos de vous…
Votre souvenir le plus marquant.
Le tout dernier jour de notre tournée d’automne avec 68 et The Inspector Cluzo, on avait fait la moitié du chemin retour jusqu’à Detroit et on s’approchait de Dayton, Ohio. On était sur la dernière ligne droite, on pouvait le ressentir.
Puis notre essieu avant droit a explosé et a détruit la transmission. Heureusement, Kevin nous a sauvé avec un U-Haul (société américaine de location d’équipement pour déménagements et stockage) pour ramener notre matériel à la maison, mais le véhicule est resté coincé à Dayton pendant quelques semaines.
Quelle est votre pensée sur l’industrie musicale à l’échelle internationale ?
On espère juste qu’elle ne fasse pas faillite ! L’industrie en générale, surtout les salles indépendantes, ont un besoin urgent de soutien financier. Sans cela, il n’y a pas d’espoir de retourner à un mode normal jusqu’à ce qu’un vaccin soit lancé.
Qui sont vos artistes préférés en ce moment ?
Tout ce que sort Billie Eilish est incroyable. La même pour Bon Iver. Run The Jewels a sorti l’un des meilleurs albums cette année. Les nouveaux albums de Bright Eyes et Phoebe Bridgers sont géniaux aussi.
Quelle est la leçon que vous retiendriez depuis vos débuts ?
Dans l’industrie musicale, les choses ne vont pas aussi vite qu’on le veut. On a donc appris à être patients et à continuer à travailler, sachant que cela vaudrait le coup finalement.
Enfin, quel conseil donneriez-vous à un jeune artiste ?
N’attends pas que quelqu’un d’autre t’aide à faire quelque chose que tu puisses faire toi-même. C’est ça, la philosophie et la communauté rock / DIY. Les bonnes personnes te trouveront si tu continues de travailler, de te ‘connecter’ et lier des relations avec les gens.
Interview : The Messenger Birds - English Version
Their music blends raw rock and influences such as Queens Of The Stone Age, The Black Keys and Arctic Monkeys, to name a few. Parker Bengry and Chris Williams are the pair behind The Messenger Birds and some might find hard to believe only two musicians can play that loud (read the interview to get this one). Loud music, energetic live shows and authenticity of the rock music style are the trademark of this duet from Detroit. Their first record Everything Has To Fall Apart came out on October 7th and really delivers !
Interview.
What are your musical influences ?
We listen to a lot of different genres and artists. Back when we were first getting started learning guitar and drums as teenagers, it was a lot of 70s rock bands – Led Zeppelin, The Who, Black Sabbath, Rush, etc.
That was kind of part for the course taking lessons in tiny music stores. Those were the influences of the teachers and of our parents’ generation, and then we transitioned quickly into learning Nirvana and Soundgarden and all the iconic 90’s grunge tracks. We got big into the raw energy of those tones and the punk rock ethos early on, and then at the same time, the White Stripes exploded and the indie/emo wave of the 2000s was taking over. That all made a huge impression on us as 13 year old kids, and we still listen to a lot of that stuff now.
« At the core of our lyric writing process is observation, whether it's introspective or telling someone else's story. »
What inspires you to write your music and lyrics ?
We get inspired by conversations we have with each other, friends, strangers, by current events, it could be really anything. At the core of our lyric writing process is observation, whether it’s introspective or telling someone else’s story. The toughest part for us is making sure we aren’t just throwing out predictable lines. Having the opportunity to say something impactful and interesting and then going with some cliché or cheesy platitude is a total song (and artist) ruiner for us.
Why did you wait more than a year to release Everything Has To Fall Apart Eventually ?
I guess we didn’t necessarily have to wait over a year to put out the record, but there were a few factors involved there.
At first we toyed with the idea of getting a label to partner with us to put out the record. There was definitely interest, but we ended up deciding it would be better in the long term to self-release since we had already funded the majority of the expenses ourselves.
The other obstacle was that we were waiting to hear back on tours we had submitted for. We wanted to plan the release around our touring schedule, and then COVID-19 stopped the industry dead in its tracks. Once we were well into lockdown with no clear end in sight, we started working with our manager to figure out the best way to put out the LP.
« Biden and Kamala still have a lot to prove in our book. »
Shows among other things are slowed down due to the reason-we-all-know. However, you managed to go back to the studio for a ‘live session’ where you recorded EHTFAE.
How was it getting back there after 2 years ?
It’s always an incredible feeling to be back at Rustbelt. Steve Lehane is one of our best friends and a brilliant engineer and producer, so any time we get to go in and create something with him is great. He’s been our go-to guy since 2017.
You’ve expressed yourselves being political, quite unapologetic and true to your values in your lyrics and on socials by playing #iVoted Festival and backing up Joe Biden for the elections.
How did it feel like over there ?
It felt great to be a part of something we feel very strongly about. It would have been awesome to do the festival live and in person the way it normally is, but hopefully it still made an impact on voters across the country. Biden and Kamala still have a lot to prove in our book. They weren’t anywhere close to our picks in the primaries, but we are hopeful they will fill out the cabinet with the right people and will be open to more progressive ideas.
« You can't be a rock band if you are just two guys. That's the rules. »
Could you tell me more about the ‘We Got Ourselves (And Kevin) Into This’ podcast ? Also.. I wanna know : who is Kevin ??
At the start of our pandemic lockdown in Michigan, the two of us were not able to see each other in person for quite some time. We had always talked about starting a podcast, and it ended up being the perfect time to do it. It was the only way we could continue to « hang out » with our friends, and it’s sort of a window into the dynamic of our friendship, as well as our relationships with some of the people we work with in the music industry. We’ve been pretty busy with album promotion among other things recently, but we’ll be getting back to putting out more podcast episodes very soon.
As for Kevin, some have claimed Kevin to be the alt-right male version of Karen. We can go ahead and debunk that now. That is false, and you should be ashamed of yourselves for blaspheming the almighty Kevin. We once met a man named Kevin outside of the Garden Bowl in Detroit. He heard us playing on a floating stage above the bowling lanes and told us afterward that he thought he heard a rock band when he walked in but then realized we were just two guys. You can’t be a rock band if you are just two guys. That’s the rules.
A bit about yourselves - Could you tell me about…
Your most striking memory.
On the very last day of our fall tour with 68 and The Inspector Cluzo, we had driven more than half way back to Detroit and were approaching Dayton, Ohio. We were on the home stretch, and we could feel it. Then our right front axle exploded and destroyed the transmission. Thankfully, Kevin saved us with a U-Haul to get our gear home, but the vehicle was stuck in Dayton for another couple weeks.
What are your thoughts on the global music industry ?
We just hope it doesn’t go bankrupt! The industry at large, especially independent venues, are in dire need of financial relief, as there is no real hope of returning to business as usual until a vaccine is rolled out.
Who are your current favourite bands or artists ?
Everything Billie Eilish puts out is incredible. Same with Bon Iver. Run The Jewels put out one of the best albums this year, and the new Bright Eyes and Phoebe Bridgers albums are great.
What’s the most important lesson you’ve learned since you started out ?
Everything in the music industry moves much slower than you want or expect it to, so we’ve learned to be patient and keep putting in the work knowing it will be worth it in the end.
Finally, what would be your advice for an artist starting out ?
Don’t wait for someone else to help you do something you can do yourself. It’s all about that punk rock/DIY ethos and community. The right people will find you if you continue to grind it out and connect and build relationships with people.