Au même titre qu’Arohm, c’est le 20 mai dernier, au Ninkasi Kao, que j’ai découvert Ulysses. Gros coup de coeur pour ce groupe dont la voix du chanteur m’a rappelée celle de Bert McCracken (The Used). Un son brut et puissant, une présence incroyable sur scène, tout ce qui fait la forte personnalité d’un groupe de rock aujourd’hui. Croyez-moi, Ulysses fait partie de la prometteuse nouvelle scène française qui n’appelle qu’à se développer dans notre cher pays.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Mathias : Nous nous sommes tous rencontrés par le biais d’amis. Je connais Lionel depuis 4 ans, Bertrand bosse dans un tremplin auquel j’ai participé avec un autre groupe, et François est le chanteur du groupe qu’il a avec Bertrand. Simple ?
Comment l’idée de former un groupe vous est-elle venue ?
Mathias : Je voulais monter un groupe depuis deux ans, dans lequel je pourrais composer, et c’est en côtoyant et en voyant jouer les 3 autres que je me suis dit : « C’est eux ! ». Et puis, quoi de plus naturel pour 4 potes que de monter un groupe ? Tout le monde fait ça depuis la nuit des temps.
Lionel : C’est vrai que Mathias avait en tête un projet perso, rock. J’avoue qu’en l’ayant vu sur scène, je me suis dit que ça devait être vraiment cool de jouer avec lui. Et puis il m’a demandé, et j’ai foncé sans hésiter.
Pourquoi avoir choisi « Ulysses » pour le nom de votre groupe ?
Mathias : Nous voulions un nom court qui sonne large. De plus, le nom d’Ulysse nous parle individuellement, au-delà du mythe grec. De Tales of Brave Ulysses de Cream, en passant par Ulysses Grant*, chacun y trouvait sa propre représentation. Et puis, c’est beau !
* : Ulysses Grant. 18è Président des Etats-Unis, devenu un symbole important de l’histoire américaine. Personnage repris au cinéma plusieurs fois, notamment dans le film Lincoln en 2012.
Quels ont été les rencontres et les événements les plus importants de la vie du groupe ?
Mathias : Je dirais que pour l’instant, ce sont clairement les Studios de l’Hacienda. Sans eux, pas de rencontre (pour ma part) avec Bertrand et François, pas de 24 pistes analogique, pas d’enregistrement d’EP, etc.
Lionel : On commence à faire des dates, et je ressens maintenant une vraie alchimie qui prend ! Ces instants live sont pour moi les plus enrichissants, des moments où je me sens vivant et où faire de la musique prend tout son sens.
De quoi vous inspirez-vous lorsque vous écrivez vos chansons ?
Mathias : Beaucoup de choses peuvent être une source d’inspiration. Celle que je maitrise le mieux, parce que je la pratique depuis 24 ans, c’est mon état mental ! J’aime, sans parler de psychanalyse, relater à ma façon un sentiment, un état, dans une chanson.
Lionel : Euh… John Bonham ?
Votre EP, intitulé Burning Rope and Slippery Rope, est sorti récemment. Pourquoi ce nom-là ?
Mathias : Comme pour la question précédente. C’est un état mental, psychique. Se sentir sur une pente glissante ou une corde que brule. A vous de l’interpréter.
Avez-vous suivi une ligne de conduite durant l’enregistrement ?
Mathias : La ligne de conduite était premièrement de se faire plaisir. Ensuite, oui, on a voulu garder les prises les plus fraiches, sans retouches numériques, celles qui sonnaient le plus en live, finalement.
Vous avez joué un concert au Ninkasi Kao le 20 mai dernier. Que retenez-vous de cette date ?
Mathias : Je pense qu’on est tous d’accord pour dire que réussir à tenir le public est le plus important, et c’est précisément ce que je retiens de cette date, l’attention des gens. Et s’ils n’ont pas accroché, il me semble qu’ils ont bien fait semblant, c’est le principal.
Lionel : Personnellement, j’ai été vraiment touché de voir de nombreuses personnes que je ne m’attendais pas à voir du tout. Les amis, la famille, les connaissances, tout le monde a suivi pour faire de cette soirée une réussite ! C’était beau !
Avez-vous une ou plusieurs anecdotes de studio et/ou de tournée à me raconter ?
Mathias : Nous pourrions te parler de l’état dans lequel on était pour le mixage, mais ça ne serait pas professionnel…
Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
Mathias : Aah grande question. L’industrie musicale est une vaste blague, un oxymore beaucoup trop dangereux Pour faire simple je pense que, au même titre que nous sommes ce que nous mangeons, nous sommes aussi ce que nous écoutons. Trop de personnes écoutent de la merde parce qu’il n’y a que ça au menu, et deviennent petit à petit de la merde. Le plus important est évidemment, de continuer à leur servir le même plat parce qu’ils ont pris l’habitude d’aimer, et qu’ils achètent. Les concerts sont la seule chose concrète quand on parle de musique.
Si vous pouviez y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?
Mathias : Je diffuserai Dark Side Of The Moon en boucle sur toutes les radios et télés du monde. Bon, ce n’est pas super démocratique, mais ça serait cool. Et puis, le fascisme c’est comme le piment : ça relève le goût, à petite dose…
Y a-t-il un artiste et/ou un album qui ait changé votre vie ?
Mathias : La vision de la musique de Led Zeppelin et de Pink Floyd.
Lionel : Rien à voir avec le rock, mais Mano Solo, pour la force dans sa voix, le poids des mots…
Avez-vous déjà ressenti quelque chose de fort durant un concert ?
Mathias : Oui, et heureusement ! Un souvenir des plus marquants a été le silence pendant un concert d’Anna Calvi. « Breathtaking », comme on dit en Californie.
Lionel : System Of A Down, à Bercy ! Jamais une foule ne m’aura porté aussi loin dans ce que l’on peut ressentir en live.
Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir en live ?
Mathias : Paul McCartney doit être le premier sur ma liste.
Lionel : AC/DC ou Robert Plant, je vous laisse choisir pour l’invit’.
Si vous pouviez collaborer avec un seul artiste, dans toute votre carrière, qui choisiriez vous?
Mathias : Hum hum…Je dirais Jimmy Page. Ou Katy Perry, à voir.
Lionel : Dans les vivants, Dave Grohl !
Le meilleur album de votre collection ? Le pire ?
Mathias : Le meilleur serait sans doute Dark Side Of the Moon, le pire, sûrement une compil’ de Dance des années 90.
Lionel : Le meilleur AC/DC, High Voltage. Le pire, le premier album des Spice Girls (mais j’aime toujours).
Votre achat d’album le plus récent ? Le plus vieux ?
Mathias : Le plus récent est le premier album de Tame Impala, le plus vieux Marshall Matters LP d’Eminem.
Lionel : Le plus récent est le dernier Mars Volta. Le plus vieux, et bien… le premier des Spice Girls !
What’s next ?
Mathias : Pour la suite, composer encore et encore, faire de plus en plus de concerts, et puis pourquoi pas préparer un album complet ?
Lionel : Oui, un album !