Originaire de Caen et formé en 2009, Undobar est un duo de blues rock dont le premier album est sur le point de sortir. Sur leur Rusty Tour depuis février et jusqu’à août, le groupe a quand même trouvé quelques instants pour répondre à mes questions.
Retour sur les conditions autour de la création de I Let It In And It Took Everything (Sharptone Records), anecdote, inspiration…
Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
Undobar, c’est en quelque sorte l’alchimie improbable d’un batteur de metal et d’un chanteur de folk/rock. D’amis communs, d’un projet solo du chanteur lead (Fred) suite à une triste histoire de décès, une envie et un travail communs ont permis au groupe de se construire très vite et de façon naturelle au fur et à mesure de ces 6 dernières années pour aboutir à ce que nous sommes actuellement.
Selon vous, qu’est-ce qui vous distingue des autres groupes de rock & folk français ?
Notre formule nous distingue a priori par son originalité scénique. Déjà, nous sommes deux, avec assez d’énergie pour au moins 4 musiciens. Au niveau sonore, nous ne sommes ni folk, ni rock, ni blues, nous sommes un mélange de tout ça. Et de plus, nous sommes accordés plus bas que le standard, ce qui est assez rare dans ce type de formation et qui nous donne ce côté low…
Quels ont été les rencontres et les événements les plus importants de votre carrière ?
Il y a eu beaucoup de belles rencontres, des lieux (le Batolune à Honfleur dans lequel nous venons de faire notre 2ème résidence, entre autres), mais aussi beaucoup de contacts humains au travers de nos tournées, et le plaisir de voir des assos se bouger au niveau local, que ce soit le fin fond de la Bretagne, de la République Thèque ou des lieux perdus dans les Vosges. Ce qui est le plus important, et ce qui nous a marqué, que ce soit sur des premières parties en SMAC (Scène de Musiques Actuelles) ou en caf’conc’ (café-concert), c’est l’accueil. C’est le public. C’est l’envie.
Pourquoi avoir choisi le nom UNDOBAR pour votre groupe ?
Le nom Undobar est un mix entre undo = annuler et bar… bar. L’idée du nom est finalement assez anecdotique, mais derrière cela, il y a la volonté de ne sonner ni anglais ni français, mais peut-être un peu, et surtout, de sonner brut et de signifier l’idée d’un cycle, l’idée d’un recommencement.
Vous avez déjà sorti 2 EPs, et vous êtes sur le point de publier votre premier album.
Quelles sont les différences entre les deux types d’enregistrement que vous avez pu notifier ?
La différence principale est le temps et la volonté de franchir un cap musical, d’avancer toujours plus loin…
Pour le nouvel album, nous avons souhaité enregistrer dans un environnement chaleureux (la maison de notre sonorisateur live : Jérôme Drouin ndlr) sans pour autant négliger la partie technique, ce qui a été plus contraignant au niveau pratique…
Cependant, quoi de plus agréable que de pouvoir se réchauffer autour d’un feu de cheminée après 4h de prises guitares ?
Nous avons également choisi de travailler à nouveau avec le Swan Sound Studio (Guillaume Doussaud) à Caen pour le mix et mastering, parce que notre dernière production (Virus On Your Lips, le dernier EP) avec lui nous a plu.
Cela a-t-il changé votre manière de travailler ?
Nous avions plus d’exigences en terme de jeu, de technique et de son, parce que nos compositions sont aussi plus riches, mais en dehors de ça, nous n’avons pas changé notre manière de travailler : rigueur au rendez-vous, mais sans oublier un peu de déconnade.
De quoi vous êtes-vous inspiré pour les chansons de cet album ?
Les thèmes ont un peu évolué, les textes vont plus chercher des réponses, là où les anciens posaient plutôt les questions. La réflexion sur soi et sur l’univers qui nous entoure a succédé à la peur de vieillir, par exemple. Musicalement, nous avons cherché à aller plus loin, à moins se restreindre, il y a donc plus d’arrangements, mais aussi un côté plus assumé sur certains passages plus bluesy, à l’ancienne.
Pourquoi avoir choisi Dark And Rusty pour titre ?
Au départ, nous étions partis sur des choix plus alambiqués, en référence aux textes assez métaphoriques.
Il se trouve que l’image que nous nous faisions de notre musique, c’est bien celle-là, quelque chose de sombre et de rouillé, un attachement à des valeurs nostalgiques, sans être tristes, et quelque chose de sombre.
Intrinsèquement, cela fait que nous ne faisons pas une musique « festive », même si elle se veut malgré tout entraînante et interactive avec le public.
Avez-vous une ou plusieurs exclus à délivrer ?
Une sortie officielle de l’album à la Luciole (Alençon) le 10 avril. Pour le reste, il suffit de vous connecter, entre autres, sur notre site ou page Facebook.
Ah oui aussi, notre album sortira… en vinyle ! Et ça, pour notre plaisir et celui des puristes… À noter que nous avons eu le plaisir d’accueillir deux excellents featurings : Philippe Géhanne, un harmoniciste de talent et membre des Hot Road 56, et Alex, ex-chanteur/hurleur de Cross Damage).
Avez-vous une ou plusieurs anecdotes de votre vie en studio et/ou en tournée à me raconter ?
La vie en studio est assez fermée et pleine de craquages plus ou moins sérieux, mais cela dit, nous avons enregistré pendant les fêtes de fin d’année : Noël, jour de l’an, ce qui du coup est assez particulier ! Il doit nous rester quelques cotillons !
Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
L’industrie musicale est en pleine mutation, actuellement il y a plusieurs écoles, plusieurs avis, sur le téléchargement etc. Je pense qu’il faut vivre avec ça. Le plus important est de savoir où l’on va, et surtout de défendre sa musique sur scène. C’est aussi là que les gens veulent revenir avec un souvenir de toi. Sans être des partisans du DIY à fond (Do It Yourself), nous aimons aussi l’idée de contrôler nos productions, nos créations, et d’être indépendants.
Si vous aviez le pouvoir d’y changer quelque chose, le feriez-vous ? Si oui, quoi ?
Grande et vaste question… Encourager le développement de lieux de concerts alternatifs, de répètes, laisser un maximum de possibilités aux groupes de s’exprimer, et cela peu importe leurs styles musicaux peut être ?
Y a-t-il un artiste et/ou un album qui ait changé votre vie ?
Ce n’est pas un artiste ou un groupe qui a changé nos vies. Ce sont surtout nos premières expériences de scènes et de partage qui nous ont fait comprendre que c’était ça, et rien d’autre, qui nous donnait et nous donne une raison d’être.
Avez-vous déjà ressenti quelque chose d’émotionnellement fort durant un concert ?
En tant que spectateur, Fred a été assez ému à un concert de Robert Plant (une figure du rock quand même !). Pour le reste, il y a eu tellement de bons moments, des feelings avec le public, que nous aurions du mal à en citer un en particulier.
Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir un jour en live ?
Entre le power rock jouissif de AC/DC, le monument Metallica, ou le groove sensuel de Mark Lanegan…Pas mal de groupes à voir encore !
Si vous ne deviez collaborer qu’avec un seul artiste, qui choisiriez-vous ?
Jouer avec Clapton, ça serait super classe et intimidant, et Fred serait assez tenté de faire un duo avec Lanegan, qui est un peu son idole vocale…
Le meilleur album de votre collection de disques ? Le pire ?
Probablement Blast Tyrant de CLUTCH, qu’on écoute tout le temps sur la route. Mais le pire… Fred possède un Ophélie Winter – No Soucy. Pourquoi… Mystère…
Votre plus vieil achat d’album ? Le plus récent ?
Le plus vieux, ça doit être un Dutronc, mais le plus récent, je crois que c’est un groupe irlandais de punk rock vu à Caen dans un squat (Gascan Ruckus). Sinon, on a tendance à acheter beaucoup de vinyles ou de CD aux concerts locaux aussi.
Votre top 5 titres du moment ? Vos récents coups de coeur musicaux ?
Dans les découvertes récentes, il y a du Dirty Deep, du Left Lane Cruiser, du King Magnetic, un petit retour à Black Sabbath, et parfois un peu de reggae dancehall pour se marrer, mais avec du Ricard !
What’s next ?
Une nouvelle tournée, un album à promouvoir, une envie de faire partager à plus de monde notre musique. Et surtout, une grosse envie de continuer encore plus à fond !
Merci à toi Anais pour cette sympathique ITW, keep folkin !