Kelly’s Fate, groupe de rock alternatif originaire de Lyon, tend à devenir l’un des groupes français émergents les plus importants de sa génération. Forts de leurs performances aux côtés de groupes comme Young Guns ou encore There For Tomorrow, pour ne citer qu’eux, et d’un EP sorti en 2012, KF est aujourd’hui en préparation de nouveaux projets…
Pour patienter, voici une reprise de Counting Stars de One Republic, sortie sur Black XS Records à l’occasion du casting organisé par le label.

Line up :
 Etienne – chanteur + guitariste | Brice – guitariste | Olivier – bassiste | Viken – batteur

 

Kelly’s Fate est lancé depuis 2010, il s’est donc passé pas mal de temps depuis…
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans la musique ?
On ne peut pas dire qu’il y ait vraiment une seule raison particulière à cela. C’est plus le résultat d’une envie de développer et de partager avec le public un univers commun à travers des morceaux qui nous tiennent à cœur. Puis, c’est vraiment stimulant de réaliser que certaines personnes puissent ressentir des émotions fortes sur nos morceaux.

Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe ?
En fait, le choix de ce nom de groupe s’est fait en deux parties.
Dans un premier temps, nous voulions absolument utiliser le mot « Fate », pour sa signification et pour sa puissance. D’ailleurs, il n’existe pas réellement de mot en français pour le traduire littéralement.
Dans un second temps, nous souhaitions personnifier nos textes et notre image en utilisant un prénom. La combinaison des deux nous a donné notre nom de groupe, et en même temps, une ligne d’écriture en abordant différentes étapes de la vie et émotions d’un personnage du nom de « Kelly ».

Quelles ont été les choses, les rencontres les plus marquantes de la vie du groupe ?
Nos projets ont essentiellement abouti à la suite, et grâce à des rencontres marquantes pour nous. En elle-même, la formation du groupe est un moment fort de notre existence. Le fait que chacun de nos univers, et surtout, chacune de nos différentes personnalités collent reste indispensable pour une meilleure cohésion. On n’oubliera pas non plus notre première session studio et notre rencontre avec Laurent Nafissi. Sans lui, notre EP n’aurait probablement pas vu le jour.
Etre la première collaboration artistique du jeune et talentueux réalisateur Jeff Loch fait aussi partie de nos grands moments. Grâce à lui, nous possédons deux supports vidéo de qualité sur lesquels nous appuyer dans nos démarches professionnelles.
Pour terminer, tous les concerts auxquels nous avons participé, ou simplement assisté, restent de bons souvenirs. Notamment le concert des Young Guns en fin d’année 2011 à Lyon, un grand moment et surtout une bonne claque à tous les niveaux. Ce groupe nous inspire énormément depuis ce jour.

Votre premier EP, Prove me Wrong, est sorti en automne 2012.
Y a-t-il eu un modèle de conduite, un processus que vous avez suivi lors de son enregistrement ?
Pour l’enregistrement de notre premier EP, nous avons choisi le NSR Studio, notamment par rapport aux différents groupes qui étaient passés là-bas, tels que Fallaster ou encore Uncommonmenfrommars. Nous arrivions avec déjà en tête tous les morceaux qui allaient le composer. Dans un sens, il n’y a pas eu de processus de création particulier durant cette semaine de studio intense, tout était défini et nous savions quoi enregistrer, et comment. Grâce à ça, nous avons gagné pas mal de temps sur les 7 jours qui nous étaient impartis, que nous avons donc dû mobiliser sur les parties de mix et mastering.
Après coup, nous avons pu nous rendre compte que ce fonctionnement n’était pas idéal car nous étions un peu la tête dans le guidon, et cela ne nous permettait pas réellement de prendre le recul nécessaire sur chacun de nos titres afin d’y apporter des ajustements qui nous sont apparus que plus tard à la suite de multiples écoutes. C’est pourquoi aujourd’hui nous essayons une approche différente, basée sur une longue phase de pré-production en autonomie totale qui nous permet de se laisser le temps d’être pleinement satisfaits de nos compositions, et de les peaufiner avant de repartir pour une nouvelle session en studio. Il se trouve que le rendu actuel de nos prises « faites maisons » est plutôt encourageant, si bien qu’on envisage de les sortir même à l’état de démo, en espérant qu’elles soient dans la lignée de nos morceaux précédents en termes de retour et de diffusion.

kelly's fate prove me wrong EP

Ou cherchez-vous plutôt à différencier chaque enregistrement les uns des autres ?
Les musiques que l’on compose se différencient déjà suffisamment d’elles-mêmes pour ne pas s’aventurer à expérimenter plusieurs méthodes d’enregistrement. C’est dans un souci de cohérence des différents titres qui figureront sur notre prochain album qu’on essaie au maximum de respecter un même processus qui, en quelque sorte, nous donne la garantie de conserver le « son » Kelly’s Fate.
Evidemment, il peut y avoir quelques ajustements dans cette méthode, tout simplement car on prend de l’expérience dans ce domaine, et on continue d’apprendre encore et toujours, mais ce n’est vraiment pas l’objectif en tout cas de vouloir tout changer d’une prise à l’autre.

Qu’est-ce qui vous inspire le plus lorsque vous écrivez vos chansons ?
Plusieurs choses nous motivent pour écrire telle ou telle chanson, mais c’est vrai que pendant longtemps, seul Etienne se chargeait de la rédaction des textes. Depuis, on se mobilise à plusieurs pour tenter de développer des idées, des sentiments, des moments de vie, et toujours pas mal influencés par notre propre vécu, ou ce que l’on peut observer autour de nous.
En tout cas, il s’avère que depuis que nous partageons nos expériences durant ces ateliers d’écriture, la finalisation de nos compositions est nettement plus rapide et moins unipersonnelle.

Kelly's Fate groupe

Que pensez-vous de l’industrie musicale d’aujourd’hui ?
C’est un peu particulier de donner son avis sur ce genre de question. On remarque souvent que face au téléchargement illégal, beaucoup de producteurs et labels semblent attendre des artistes qu’ils se présentent avec une fanbase aussi importante qu’un Justin Bieber, avant de commencer à s’intéresser à leur univers et leur faire de réelles propositions.
Mais heureusement, de nombreuses personnes essaient de briser ce cercle vicieux et aident les jeunes groupes et chanteurs dans la promotion de leur musique, mais on est encore loin de voir le rock alternatif faire l’unanimité en France face à du Florent Pagny ou du Maître Gims. Ceci dit, ce n’est peut-être pas une vérité pour tous les pays, la situation semble être plus accueillante outre-Manche par exemple.
En tout cas, la culture « Concerts » semble y être bien plus développée qu’ici, et on voit pas mal de bons groupes rock émerger. Ça donne forcément envie de suivre leurs traces, même s’il n’est jamais bien évident de s’exporter, c’est une piste que l’on envisage de plus en plus.

Si vous aviez le pouvoir de changer quelque chose, le feriez-vous ?
On essaie justement de soutenir le plus possible les promoteurs et organisateurs de concerts, les associations indépendantes, et tout autre acteur participant à briser les codes de diffusions des chaînes de radio et télé musicales. A notre niveau, nous pouvons seulement inviter toutes les personnes qui lisent ces mots à supporter les artistes en venant à leur concert avant tout, car si chacun se contente de rester derrière son écran, on perd beaucoup d’échanges entre les artistes et leur public.

Vous avez partagé la scène avec des groupes tels que Attack Attack! ou encore There For Tomorrow…
Comment l’on vous a annoncé cela ?
Ce sont justement deux dates qui nous ont marquées par le fait que les organismes de production sont venus directement à nous. On se sent déjà flattés et heureux de pouvoir partager de tels événements avec ces artistes que nous apprécions énormément, mais on réalise ensuite que c’est une réelle opportunité pour partager et apprendre de leurs expériences en tant que groupes confirmés.
On a par ailleurs eu la chance de jouer en première partie du groupe anglais Young Guns, peu avant qu’ils explosent complètement. Ils restent probablement les plus accessibles et les plus performeurs de tous jusqu’à maintenant, et on en garde un super souvenir.

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Comment s’est déroulée la rencontre avec les membres de ces groupes ?
Tout simplement, à vrai dire. On échange régulièrement durant la journée du concert, pour tout ce qui est organisation de la soirée, du matériel, des changements de plateau, puis on débriefe généralement sur les prestations de chacun. C’est toujours des moments privilégiés c’est sûr.

Etant originaires de Lyon, quel est votre quotidien en tant que groupe ?
Pour tout avouer, nous n’avons pas de véritable quotidien de groupe, la réalité étant toute autre : nous avons tous une activité professionnelle en dehors pour subvenir à nos besoins et investir dans nos projets. Cependant, on établit beaucoup de planning pour nos prises de sons et nos enregistrements, et on se réunit 4 à 5 fois par semaine que ce soit pour répéter, composer ou encore faire notre auto promotion.

Avez-vous enregistré toutes vos chansons ici ou avez-vous dû vous déplacer ?
Nous n’avons eu, jusqu’à maintenant, qu’une seule réelle session en studio et c’était au NSR Studio près de Pierrelatte dans le sud de la France. Nous nous étions donc déplacés, avions logé sur place, concentrés pendant une semaine complète sur l’enregistrement de notre premier EP. Nous aimerions renouveler l’expérience à l’avenir car, au-delà de l’objectif commun, ce sont des moments de vie de groupe assez intenses qui renforcent un peu plus les liens d’amitié.
Cependant, cela présente quelques contraintes, aussi bien en termes de disponibilités de chacun, que de budget, que l’on ne peut ignorer. Du coup, depuis octobre 2013 nous avons le choix de tout faire par nous même en home studio personnel dans notre local de répétition notamment, ou encore dans l’appart de certains membres du groupe, sur Lyon donc.

Y a-t-il des salles locales, où vous avez pu jouer, qui vous ont particulièrement plu, plus que d’autres ?
En effet, il y a sur Lyon pas mal de petits bars et pubs sympas dans lesquels se produire. Mais on garde un bon souvenir de notre concert avec Young Guns, aussi par rapport à la scène. L’Ayers Rock Boat est à la base un pub dansant avec des podiums et jeux de lumières de type boîte de nuit. Mais, malgré nos aprioris, on a réellement apprécié la disposition de la scène et la proximité avec le public. De plus, nos retours sur scène étaient plutôt corrects par rapport à la taille de la salle.
Plus récemment, nous avons eu l’opportunité de nous produire au Jack Jack qui est une toute nouvelle salle à Lyon, et qui dispose de moyens sons et lumières bien au-dessus de la moyenne. Ce fut un vrai bonheur de jouer là-bas, et cet endroit a tout pour devenir une place importante de la musique dans les années à venir, mis à part peut-être le fait qu’elle n’est pas très bien située.

Y a-t-il un disque et/ou un artiste qui ait changé votre vie ?
Plusieurs artistes et albums modifient nos goûts et nos habitudes de composition, mais si nous devions faire un choix, il est clair que l’album Bones de Young Guns est devenu une référence pour chacun des membres. C’est un peu le groupe qui nous met tous d’accord. Des groupes comme Paramore, Hands Like Houses ou encore There For Tomorrow font aussi partie de nos influences.

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Avez-vous déjà pleuré et/ou ressenti quelque chose de fort lors d’un concert ?
Il se passe toujours quelque chose d’assez intense quand le public et l’artiste arrivent à communiquer une certaine énergie. Lorsque nous sommes sur scène, on a rarement une foule entière acquise à notre cause, mais lorsque le public est réceptif à ce que l’on essaie de dégager, il y a un véritable échange, et c’est dans ces instants que l’on a pu ressentir des émotions très fortes. De là à verser quelques larmes, peut-être pas, pas encore en tout cas.
Sinon, la sensation qui prédomine avant de monter sur scène, c’est plus un mélange de stress et d’excitation pas toujours évident à gérer, mais qui ne nous a jamais empêchés de passer de bons moments.

Quel(s) artiste(s) voudriez-vous voir un jour en concert ?
Ces derniers temps, nous apprécions beaucoup des groupes comme Hands Like Houses ou Mallory Knox, mais c’est sûr que peu de groupes américains tels que Pierce The Veil ou britanniques comme Bring Me The Horizon se produisent en France, encore moins sur Lyon, alors qu’ils mériteraient d’être vus et revus sur scène.

Si vous pouviez choisir un seul artiste avec qui signer une collaboration, qui choisiriez-vous ?
C’est vrai que c’est quelque chose qui se produit souvent entre artistes, notamment dans le rock, et on a également réfléchi de notre côté à de possibles collaborations avec d’autres chanteurs, hommes et femmes. Pour n’en citer que quelque uns, on aimerait faire participer des chanteurs de groupes de notre style musical mais avec un timbre de voix différent du nôtre, comme le chanteur de Falling For Sound, ou plus énervé comme celui des Chasing After Time. Enfin, rien d’officiel, même s’ils devraient checker leur boîte mail dans les semaines à venir.
Après, dans un monde parfait où Kelly’s Fate serait en tête des charts, on pourrait reconsidérer la question, mais il serait trop difficile de nous mettre tous d’accord sur un seul artiste.

What’s next ?
On se situe actuellement dans une immense période de composition et d’autoproduction qui demande beaucoup d’investissement personnel de la part de chacun des membres du groupe. Le point positif à ce choix est qu’on arrive à se rapprocher le plus de nos envies et de nos goûts en termes de sonorités, mais cela demande énormément de temps et on perd forcément en visibilité.
Aujourd’hui, ce qu’il faut retenir dans tout ça, c’est que Kelly’s Fate est toujours en vie, et que depuis le départ de notre ancien guitariste, nous n’avons cessé de travailler nos nouveaux morceaux qui, on l’espère, sauront trouver leur public et nous aider à franchir un palier pour prendre plus de poids sur la scène rock actuelle.

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Le groupe prépare actuellement un nouvel enregistrement prévu pour cette deuxième partie de l’année. Deux titres inédits sont attendus sur les plateformes de musique en streaming pour le 1er juillet : Hold On et Say Something, le bonus.

kelly's fate hold on single cover

Kelly's Fate groupe

Photographies : Giovanni Camusso