C’est le jeudi 18 juin, en fin de journée, que nous arrivons sur le site du Hellfest. On passe dans le Hell City Square pour déposer nos tentes dans le camping. Installation du campement, quelques verres, et on part visiter les lieux. Je suis impressionnée par la taille de l’Extreme Market. Des tas de vendeurs se partagent l’espace : des disques, des t-shirts, des patches, des masques, parfois faits sur mesure et selon les préférences de chacun, des artistes exposant leurs sérigraphies, etc. Les stands partenaires se côtoient et délimitent le City Square : Gibson, Marshall, Dr. Martens, BlaBlaCar… Il y a même un salon de tatouage pour quoi j’ai failli craquer. On trouve un point H2O pour les metalleux soucieux de leur hygiène, comprenant douches et lavabos (avec eau chaude, je tiens à le préciser). Quelques stands Cashless pour recharger la fameuse carte, et, bien sûr, les bars ! Le Metal Corner se trouvait pas bien loin de tout ce petit monde, et il était bien agréable de rentrer des concerts et de retrouver une bonne ambiance proche du camping.

hellfest 2015 red light

Jour 1...

Le lendemain, je rentre par l’entrée principale, soit par la grande cathédrale. Magnifique ! Les détails apportés à l’oeuvre rendent le tout réaliste, tout en adhérant parfaitement au thème. Je file à la Main Stage voir Sylosis, un groupe de metal progressif originaire de Reading. Malgré un premier jour, et une heure qui ne rend pas souvent service aux artistes (12h50), le quatuor parvient tout de même à donner une bonne performance.

Après cela, direction le coin VIP / Presse pour visiter. Des ordinateurs, du monde… À voir le matériel de certains photographes, j’ai clairement l’impression de ne pas être à ma place. Après avoir lu une affiche destinée aux photographes des main stages, je tente ma chance et demande « s’il est possible de photographier Five Finger Death Punch ? Mais juste eux, je demande pas Motörhead, ni même Slipknot. S’il vous plaît. » J’ai presque l’air de supplier, mais j’aurais donné n’importe quoi pour pouvoir photographier ce groupe. Le responsable me dit que les petits webzines n’ont aucune chance de rentrer dans le pit photo des main stages, car cet endroit est réservé aux photographes professionnels issus de médias tels que Les Inrockuptibles. J’ai pleuré, intérieurement, beaucoup, mais j’ai pris sur moi et je me suis dit qu’un jour, j’irai. Du moins, un jour, je photographierai Five Finger Death Punch.

Mais le temps passe vite, il est 14:20 et je bouge à la Valley pour voir Truckfighters. Originaire d’Örebro, en Suède, le trio évolue dans un style stoner, desert rock. Malgré un set trop court, leur performance semblait très attendue et le groupe n’a déçu personne, notamment grâce à l’énergie débordante d’Ozo (Oskar Cedermalm), bassiste et chanteur, et Dango (Niklas Källgren), guitariste.

Une heure et demi plus tard, toujours dans la Valley (il fallait que je la place, excusez-moi), High On Fire entre en scène. Le trio est originaire d’Oakland et évolue dans un style entre sludge et stoner. Le groupe envoie un set de presque une heure, bien propre, quoique dégoulinant de sueur. Le chanteur, Matt Pike, arrive même torse nu. Le trio était attendu, et a gagné une nouvelle fan (moi), et même si, à côté, jouaient Dying Fetus et Sodom (respectivement sur l’Altar et la Main Stage 2), le groupe a tout de même réussi à faire s’élever quelques slammers.

« It's time to play the game ! »

Il est presque 18h30 et il est temps de migrer vers la Main Stage 1 pour voir Motörhead. Il est difficile de se frayer un chemin entre les gens du public, mais on arrive à un bon spot. Quelques minutes plus tard, le groupe fait son apparition. Et là, plusieurs sentiments se mêlent : frustration de ne pas avoir eu l’occasion de voir Motörhead avant que Lemmy soit affaibli par sa maladie. Avec pas mal de kilos en moins mais toujours là, et faisant ce qu’il sait faire de mieux, c’est quand même une certaine émotion. Frustrée, donc, mais surtout heureuse et intimidée d’assister à un concert de l’un des plus grands groupes du monde. Je reconnais certains morceaux malgré leur rythme plus lent, et même si le style change, je me surprends à aimer quand même. Malgré quelques problèmes de son sur cette prestation, cela n’a en rien altéré mon jugement sur la prestation du trio. Mikkey Dee nous offre même un gros solo de batterie sur Doctor Rock. Entendu dans la foule : Orgasmatron n’a pas été entendu en live depuis 2012.

Il est presque 18h30 et il est temps de migrer vers la Main Stage 1 pour voir Motörhead. Il est difficile de se frayer un chemin entre les gens du public, mais on arrive à un bon spot. Quelques minutes plus tard, le groupe fait son apparition. Et là, plusieurs sentiments se mêlent : frustration de ne pas avoir eu l’occasion de voir Motörhead avant que Lemmy soit affaibli par sa maladie. Avec pas mal de kilos en moins mais toujours là, et faisant ce qu’il sait faire de mieux, c’est quand même une certaine émotion. Frustrée, donc, mais surtout heureuse et intimidée d’assister à un concert de l’un des plus grands groupes du monde. Je reconnais certains morceaux malgré leur rythme plus lent, et même si le style change, je me surprends à aimer quand même. Malgré quelques problèmes de son sur cette prestation, cela n’a en rien altéré mon jugement sur la prestation du trio. Mikkey Dee nous offre même un gros solo de batterie sur Doctor Rock. Entendu dans la foule : Orgasmatron n’a pas été entendu en live depuis 2012.

« Feed My Frankenstein ! »

Une heure plus tard, sur cette même scène, joue Alice Cooper. Je connaissais évidemment le personnage et quelques chansons, mais ce n’est rien comparé à la performance live qu’offre le groupe. C’est une pièce de théâtre à chaque chanson, un jeu d’acteur de la part de chacun des six membres, et même des « invités ». J’arrive en cours de set, mais le spectacle est captivant ! Une infirmière assez… charmante arrive sur scène. Une pièce de théâtre, je vous dis !

Alors que, pendant I Love The Dead, Alice Cooper se retrouve à la guillotine, le public devient hystérique et se demande aussi comment le musicien a déjà pu ressusciter deux fois en un set. Le groupe termine sur Poison, un classique, puis School’s Out, sorte de mashup avec Another Brick In The Wall de Pink Floyd. Sur cette chanson, quelques ballons sont lâchés dans le public. Bref, je suis fan d’Alice Cooper !

« I'm under and fucking over it ! »

five finger death punch american capitalist eleven seven music prospect park under and over it the pride remember everything coming down

Le groupe démarre fort avec Under It And Over It, l’un des singles extraits d’American Capitalist. S’en suit Burn It Down et Hard To See, tous deux extraits de War Is The Answer, l’un de leurs meilleurs albums (si ce n’est le meilleur). Ivan Moody est habité d’une énergie que je n’ai même pas lorsque je cours pour rattraper mon bus, et, dans son élan, envoie quelques filets de bave par-ci par-là avant de se plaindre au technicien que la lumière est trop forte, et donc, qu’il n’y voit rien. Bichette…

Lift Me Up électrise la foule, et mon espoir de voir Rob Halford monter sur scène aux côtés de la bande s’évanouit. Pour l’anecdote, Ivan avait même revêtu un t-shirt Judas Priest pour l’occasion. No One Gets Left Behind poursuit le set, puis Bad Company, reprise du groupe du même nom. Je tombe tout de suite amoureuse de cette chanson, de leur version. Comme si elle avait été écrite pour Ivan Moody. Car oui, il peut être un peu chiant ce soir et s’en prendre aux techniciens, mais il faut avouer que sa voix est un cadeau. Le set gagne en énergie avec Burn MF, pendant lequel le public reprend, en choeur : « Burn Motherfucker burn, motherfucker burn ! ». Coming Down, Here To Die, et The Way Of The Fist sont jouées ensuite.

En rappel, le groupe joue The Bleeding. La chanson de la toute fin est également une reprise, cette fois du célèbre House Of The Rising Sun, qui va aussi tellement bien au chanteur.

Fin

Après avoir repris mes esprits en salle de presse, je m’en vais rapidement voir Meshuggah, l’un des groupes les plus attendus de cette année. D’après le monde présent sous l’Altar, la Suède a encore de beaux jours devant elle, du moins, musicalement. Il est temps d’aller s’installer devant la main stage pour Slipknot, alors même que le ‘prêtre de Judas’ n’a pas terminé.

Je suis agréablement surprise de la forme vocale que tient Rob Halford. Impressionnant, il faut le dire ! Vêtu de cuir avec des chaînes, le musicien fait honneur à ses quarante et quelques années de carrière.

C’est au tour de Slipknot de s’emparer de la Main Stage 1 et du dernier créneau horaire de ce premier jour de Hellfest. À base de pyrotechnie et de lumières, le groupe a ajouté son énergie folle et a largement rattrapé le coup du Furyfest de 2004, pendant lequel il avait été hué. Les neuf membres se placent sur scène et démarrent leur set à coups de classiques : The Heretic Anthem« notre hymne », selon Corey Taylor, Psychosocial, Vermilion, etc. C’est fort, et je retrouve cette pointe d’intimidation de voir un groupe avec lequel j’ai grandi en live.  Corey Taylor semble très heureux d’avoir enfin pris sa revanche à Clisson, et remercie la foule plusieurs fois.

Je ne sais pas quand je reverrai Loathe, encore moins à l’heure actuelle, mais j’ai déjà tellement hâte ! Si ce n’est pas déjà fait, je vous urge d’écouter leur excellent album I Let It In And It Took Everything. C’est du grand art, du début à la fin. Toute l’oeuvre suit une logique quasi-parfaite, et complète avec justesse le reste de la discographie du groupe.