En raison d’un problème technique en rapport direct avec la batterie de mon appareil, je n’ai pu prendre aucune photo sur les deuxième et troisième jours de festival.
Deuxième jour au pays de l’Enfer. Il est 11h40, et l’on s’en va voir Elder sous la Valley. Un trio américain jouant dans un style heavy… 30 minutes de set, très courtes au vu de leur performance grandement appréciée. Effectivement, le groupe envoie du très lourd ! Malgré un rappel unanime du public, le timing rend cela impossible. Cependant, je suis sûre que le groupe vient d’amasser quelques nouveaux fans (dont moi).
Quelques morceaux de la setlist : Gemini – Spirit at Aphelion – Compendium.
Un petit tour par le coin presse pour recharger le téléphone dont le réseau ne passe pas, je passe rapidement au bar pour regarder la performance de Butcher Babies. Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas du tout aimé le fait que le « clou » du spectacle soit basé sur les décolletés des deux chanteuses du groupe, plutôt que sur leur musique, à proprement parler.
Setlist : Monster’s Ball – The Mirror Never Lies – Goliath – Jesus Needs More Babies for his War Machine – Mr. Slowdeath – Monster’s Ball (oui, encore) – Magnolia Blvd.
Tout de suite après, les « pennsylvaniens » de Motionless In White montent sur scène, et ce pour la première fois en France. Malgré l’heure du déjeuner (ou de l’apéro, selon si vous mangez liquide ou pas), le groupe arrive à tirer son épingle du jeu. Le set dure une quarantaine de minutes, le décor et le maquillage du groupe sont bien rodés. J’avais peur d’être déçue de ce groupe, ayant entendu quelques morceaux par-ci par-là, mais je dois dire qu’en live, ça donne ! J’espère juste que le quintette reviendra sur nos terres – saintes – et appréciera une nouvelle fois un concert face à leur public.
Setlist : Break the Cycle – Reincarnate – Generation Lost – Death March – America – Abigail – Unstoppable – Dead as Fuck – Devil’s Night.
Près d’une heure plus tard, nous revoilà sous la Valley pour applaudir The Wounded Kings, un quatuor de stoner / doom metal, originaire de Devon (Angleterre). La performance a duré 40 minutes aussi, mais a su emballer la tente bien correctement. Perso, je suis fan !
Mais tout ceci contraste avec l’énormité du show de Rise Of The Northstar, qui joue sur la Warzone à 16h35. C’est l’un des groupes que j’attendais le plus sur cette édition du Hellfest, et je dois avouer que ce que j’ai vu était loin de ce que j’ai imaginé avant ce jour ! Il faut dire que je ressens une certaine admiration et un profond respect pour ces groupes qui savent se démarquer des autres, non seulement par leur style musical, mais par le projet en lui-même. Je m’explique : Rise Of The Northstar, c’est un quintette originaire de Paris dont le projet tourne autour de la culture japonaise. La bande associe rap et metal avec autant de facilité qu’il en faut pour dire « bonjour » (enfin pas pour tout le monde, bien sûr), et en live, je n’ai pas grand chose à dire à part que… ÇA TUE ! Chaque membre possède une énergie folle, et ça s’est encore prouvé récemment de par la blessure au dos de Vithia (le chanteur) pendant le tournage d’un clip.
Quelques morceaux de la setlist : Sound of Wolves – Demonstrating my Saiya Style.
Alors que l’on sort de la Warzone, Airbourne a déjà démarré son show depuis un moment sur la Main Stage 1. Le groupe ne faillit pas à sa légende, et offre un show génial, malgré une panne de son. Trop de façade… Heureusement, les membres du groupe prennent ça plutôt bien. Après cela, la musique repart de plus belle, et plus « écoutable » au passage. Le groupe envoie ses plus grands morceaux, ainsi qu’une bonne grosse claque.
Setlist : Main Title from Terminator 2 (je pense que c’est le thème principal du film) – Ready to Rock – Too Much, Too Young, Too Fast – Chewin’ the Fat – Girls in Black – Cheap Wine & Cheaper Women – Black Dog Barking – Diamond in the Rough – Stand up for Rock’n’Roll – Live it Up – Runnin’ Wild.
Petit aperçu de la performance des L7, les « riot grrrl » du jour. Et pour prouver aux Butcher Babies qu’il n’y a pas que les corsets en cuir serrés qui peuvent emballer le public, le quatuor envoie du grunge rock comme elles savent si bien le faire depuis 1985. Je ne connaissais pas du tout, mais j’ai beaucoup aimé ce groupe.
Setlist : Deathwish – Andres – Everglade – Monster – Fuel My Fire – One More Thing – Slide – Shove – Shitlist – Pretend We’re Dead – Fast and Frightening.
C’est au tour de Slash et ses collègues de planter le décor sur la Main Stage 1. Trois ans après son dernier Hellfest, déjà en compagnie de Miles Kennedy and the Conspirators, le guitariste, que l’on ne présente plus, revient défendre son projet. Introduit par une musique de cirque, le groupe entre en scène, suivi par Slash. Une guitare à double manche (enfin je sais pas comment on appelle ça dans le jargon bovin de l’affaire), un Miles Kennedy qui ne manque pas de charisme, et des chansons reprises en choeur par le public, dont Sweet Child O’Mine, évidemment !
Setlist : You’re a Lie – Nightrain (Guns’n’Roses cover) – Avalon – Back from Cali (Slash cover) – You Could Be Mine (Guns N’ Roses cover) – The Dissident – World on Fire – Anastasia – Sweet Child O’ Mine (Guns’n’Roses cover) – Slither (Velvet Revolver cover) – Paradise City (Guns’n’Roses cover).
À 21h45, c’est au tour de Faith No More de jouer. Je ne connaissais ce groupe que de nom, mais encore une fois, c’est une très agréable surprise de « rencontrer » Mike Patton et ses collègues. Une mise en scène magnifique, faite de blanc et de fleurs sur toute la longueur de la scène. Faith No More fait attention aux détails, et transforme intégralement le décor pour une heure et quart. « Fuck Hellfest, we want paradise ! » qu’il dit, Mike Patton. Le chanteur va même jusqu’à descendre dans la fosse pour échanger sa chemise blanche avec un t-shirt orange de la sécurité. Un vrai fou, oui, mais un fou bourré de talent ! Lui, et son groupe, je tiens à le préciser. Encore une très belle découverte d’un groupe légendaire, dont la reformation avait beaucoup fait parler il y a de cela quelques années. Cependant, les médisants ont toujours tort (quoi, c’est pas la bonne expression ?).
Setlist : Motherfucker – Be Aggressive – Caffeine – Evidence – Epic – Black Friday – Everything’s Ruined – Midlife Crisis – The Gentle Art of Making Enemies – Easy (Commodores cover) – Separation Anxiety – Cuckoo for Caca – Matador – Ashes to Ashes – Superhero.
Rappel : Cone of Shame – We Care a Lot – This Guy’s in Love With You (Burt Bacharach cover).
Place à l’un des moments les plus intenses, émotionnellement parlant, de ce festival. Le feu d’artifice qui célèbre les 10 ans du Hellfest commence par une vidéo de remerciements et récapitule le nombre de litres de bière bus tout au long des différentes éditions, le nombre de groupes ayant joué, le nombre de concerts… C’est comme une sorte de communion que l’on sent encore plus forte. Ensuite, les éclats démarrent, et c’est parti pour une vingtaine de minutes de bonheur, de beauté et de partage. Le spectacle est sublime, tout le monde a les yeux rivés sur le ciel, certains immortalisant la scène sur leur caméra, d’autres s’embrassant, pendant que d’autres encore boivent leur godet.
Sur fond de Thunderstruck d’AC/DC et Satellite 15 d’Iron Maiden, puis sur South of Heaven de Slayer, c’est surtout du Bohemian Rhapsody de Queen dont on se souviendra le plus. Le Hellfest ne forme qu’une seule voix, comme ça, chantant à l’unisson les vers de Freddie Mercury pendant que les feux illuminent le ciel.
Qui aurait cru qu’à Clisson, petite ville devenue la capitale du metal en France, quelques 150 000 festivaliers se sentiraient comme membres d’une seule et même famille ?
Il est 23h30, et il est temps de se diriger vers la Valley pour aller applaudir Triggerfinger. Trio belge de classic rock qui sonne plutôt stoner, les membres ont chacun une particularité qui inspirent une sympathie, un sourire. Cependant, le groupe n’est pas là pour enfiler des perles, mais plutôt des riffs à foison. C’est un show énorme, et la tente, blindée, ressortira avec des étoiles plein les yeux (et les oreilles qui sifflent pour certains). Mention spéciale au batteur qui tapera de la tête sur l’une de ses cymbales, et qui se lèvera à plusieurs reprises sur son tabouret pour emballer le public, encore un peu plus. De grands fous !
Quelques morceaux de la setlist : Black Panic – By Absence of the Sun – First Taste.
Dernier concert de ce samedi, et l’un des plus attendus personnellement : Marilyn Manson. Installation sur la Main Stage 2. Pas grand chose en guise de décor, mais je n’y prête pas attention. On n’est pas là pour applaudir des rideaux, nom de Dieu !
Une intro très réussie à coups de stroboscope (enfin vous voyez quoi), et l’ombre de Manson apparaît. La musique commence avec Deep Six, extrait de son dernier album, The Pale Emperor. Dès Disposable Teens, les choses se détériorent. Brian Warner n’a plus de voix, il lutte pour garder la constante (et la face), et au final, ne « chante » plus que la moitié des paroles. Je fais face à ma première grosse déception. Il se défait de son foulard comme s’il était la raison pour laquelle il n’arrivait pas à reprendre son souffle. Mais sur mOBSCENE, c’est encore pire : je ne l’entends plus. Je ne veux pas en entendre davantage, je pars déçue. Déçue par le fait que le mec est mort, physiquement, artistiquement, mais n’assume pas. En quelques minutes de show, Manson m’a fait perdre tout le respect que j’avais acquis pour lui en quelques années.
Il y a quelques mois, je me posais la question de me déplacer pour son concert au Zénith de Paris, le 16 novembre prochain, et aujourd’hui, ma réponse est claire. Manson, arrête les tournées, mais privilégie les concerts événements. Pas plus de 10 par an pour ne pas te fatiguer et décevoir tes fans. Merci.
Setlist : Requiem (Wolfgang Amadeus Mozart song) – Live Intro 2014 – Deep Six – Disposable Teens – mOBSCENE – No Reflection – Third Day of a Seven Day Binge – Sweet Dreams (Eurythmics cover) – Angel With the Scabbed Wings – Tourniquet – Rock is Dead – The Dope Show – Antichrist Superstar – The Beautiful People.
Bilan de la journée : de bonnes découvertes sur les groupes du « début » de journée tels que Motionless In White, The Wounded Kings, Rise Of The Northstar, L7 et Faith No More. Très déçue d’avoir manqué Bodycount (rien que pour voir Ice-T dans un autre rôle que celui d’Odafin Tutuola). J’aurais adoré voir Biohazard aussi, si j’avais seulement su que Marilyn Manson serait aussi blasant. Mais demain est un autre jour en enfer, et cette journée s’annonce plutôt chargée…