Ce soir, je photographie Deaf Havana. À mon niveau, jamais je n’aurais pensé écrire cela et recevoir cet e-mail validant l’accréditation. J’avais même envoyé ma demande sans trop y croire, en me disant « tant pis! » d’avance. J’écoute ce groupe depuis environ 8 ans, époque à laquelle sort leur deuxième album Fools and Worthless Liars. Les vrais se rappellent des « bangers » I’m a Bore, Mostly et Little White Lies, en feat. avec Portia Conn

Il est 18h lorsque j’arrive au SWG3 (Studio Warehouse Glasgow), un complexe de plusieurs salles accueillant aussi bien des concerts que d’autres types d’événements. Comme son nom l’indique, il a vraiment l’apparence d’un entrepôt et se trouve tout près de la voie ferrée qui relie le centre-ville à la périphérie. Après avoir récupéré mon Pass, je découvre enfin la Galvanizers. Grande et récemment rénovée, elle peut accueillir environ 1250 personnes.

hot milk

La première gifle de la soirée m’est gracieusement donnée par hot milk, un quatuor originaire de Manchester. Le groupe est composé de Jim Shaw et Han Mee (chant / guitares), Tom Paton (basse) et Harry Deller (batterie). L’originalité s’inscrit dans ce duo de voix féminine et masculine, et les choeurs assurés par le batteur et le bassiste. Par moments, j’ai beaucoup pensé à WHIST, que ce soit dans le style musical et le jeu de scène très dynamique.

hot milk considère son style comme « emo powerpop », ce qui résume assez bien l’ambiance de cette première partie. Bien que le terme « emo » soit vague et représente beaucoup de choses, hot milk lui reste pourtant fidèle. 

Les membres interagissent entre eux, notamment les deux chanteurs qui échangent avec le public entre chaque chanson. La setlist est très bien choisie et permet de faire bouger le public déjà présent en nombre. Mission d’autant plus difficile que d’ouvrir ce soir, hot milk n’étant tout simplement pas mentionné ni sur l’affiche, ni sur l’événement. 

Ce soir, ils fêtent l’anniversaire de Mitch, leur guitar tech et tour manager. Pour honorer une tradition, Han enlève sa chaussure et verse ce qui semble être du whisky. Pari relevé, le whisky est avalé et la chanteuse continue le show en chaussettes.

The LaFontaines

J’ai entendu beaucoup de bien de ce groupe, et je sais désormais pourquoi. Le trio écossais oscille entre musique rock et rap au chant. En fait, les effets vocaux de Kerr Okan sont intéressants à écouter se fondre dans leur style. Originaire de Motherwell en Ecosse, The LaFontaines est composé de Kerr, Darren (guitariste) et Jamie (batteur / choriste). Ils sont actifs sur la scène rock écossaise depuis 2008.

L’énergie de leur set se répand dans toute la salle et fait se rapprocher plus de monde près de la scène. À un moment, Kerr descend pour chanter au milieu de la fosse. Allant piocher dans leurs deux premiers albums, Class et Common Problems, les musiciens reprennent également des samples de gros hits pop comme que Run the World (Girls).

Ne connaissant The LaFontaines que de nom, je ne m’imaginais pas une telle l’expérience live. J’avais fait exprès de ne pas « m’intéresser » au groupe, à ne pas lire de live reports de leurs précédentes dates… Je ne regrette pas d’avoir été surprise de A à Z ! Tout y était : la simplicité, l’efficacité, la communion avec les fans de longue date et les nouveaux…

Deaf Havana

Contrairement à The LaFontaines, je me suis renseignée sur la setlist jouée par le groupe sur ces quelques concerts. J’espérais vraiment entendre I’m a Bore, Mostly et Little White Lies, résultat : je n’aurais que la première. Mais le reste s’est parfaitement enchaîné et m’a fait passer plus d’une heure dans un monde magique.

Une scénographie élémentaire qui n’a d’extravagant que le symbole de la croix allumé grâce à une lumière néon rose. On aperçoit ce dessin dans le clip de Worship et sur la pochette de l’album live enregistré à la Brixton Academy. Les musiciens sont très avenants et permettent une ferveur parmi les fans comme j’ai rarement vu. 

Le duo avec Kerr sur Hell est vraiment énorme. Ce que j’aime chez Deaf Havana, c’est leur faculté à transmettre plusieurs émotions dans un seul et même morceau. Leur marque de fabrique, c’est de lancer une intro modérée, faire continuer la chanson crescendo et de la faire finir en trombe. Ce soir-là, le quatuor a parfaitement su faire évoluer cette capacité. Certes, l’intro était jouée lentement, mais l’atmosphère de cette soirée a relevé chacune d’elles et redonné un coup de fouet aux titres.

Je peux rayer ce groupe de ma longue liste d’artistes à voir au moins une fois en concert. Et dans des conditions optimales : la SWG3 est sans doute l’une des meilleures salles dans laquelle j’ai pu photographier. Voici d’ailleurs quelques images ci-dessous…