Ce début de semaine est chaud ! Lundi 9 décembre, quatre groupes se succèdent sur la scène du Ninkasi, et c’est encore un plateau très attendu par ‘yours truly’. Après les Heavy Music Awards de Londres en août dernier, j’avais hâte de revoir Loathe. Après leur passage au Longlive Rockfest en 2017 et mon avis plutôt positif sur The Act, je voulais revoir The Devil Wears Prada. Enfin, plus de deux ans après leur concert dans la même salle puis l’excellent Internal Atomics sorti récemment, la tornade Stray From The Path ne pouvait que tout emporter sur son passage…

Loathe

Comme je le disais plus haut, je suis tombée amoureuse de Loathe en août, lors de la cérémonie des Heavy Music Awards. Alors ce lundi, j’ai arboré fièrement mon plus beau t-shirt à leur effigie et, entre deux photos, me suis retrouvée de nouveau envoutée. Leur présence, leur musicalité, ce jeu entre Erik et Connor, les guitaristes lead et rythmique… Le charisme de Kadeem et sa façon de bouger sont d’autres caractéristiques uniques au groupe. Les échanges entre lui et Erik, officiant aussi au chant clair, donne plusieurs occasions de ne pas rester fixé sur le chanteur ‘central’.

Ils lancent les hostilités avec Aggressive Evolution, extrait de l’album I Let It In And It Took Everything (2020, SharpTone Records). La suite est composée de titres de leur premier album The Cold Sun, du 2-titres Gored / New Faces In The Dark, sorti en fin d’année, et du split sorti avec leurs collègues de label, Holding Absence. Il y a aussi Banshee, que l’on peut retrouver sur Prepare Consume Proceed, leur premier EP.

Finalement, une setlist composée que de classiques pour plonger le public dans l’ambiance, et quelques nouvelles : Gored, New Faces In The Dark, Aggressive Evolution… Le set sera bien trop court à mon goût, mais le quintette a déjà annoncé une tournée UK en février, soit quelques jours avant la sortie de leur album prévu pour le 20.

Gideon

Sorti en novembre, le dernier album de Gideon, Out Of Control (2019, Equal Vision Records), ne m’a pas transcendée. Même les extraits et les clips qui les ont illustrés ne m’ont pas chauffée plus que ça. J’avoue que les voir en live pour la première fois ne m’a pas fait changer d’avis non plus. MAIS je mentirais si je disais que je n’aime pas, même s’ils ne font pas partie de mes coups de coeur.

Néanmoins, ‘Drew York’, chanteur de Stray From The Path pour ceux qui ne suivraient pas, les rejoint pour 2 CLOSE, extrait d’Out Of Control. Le duo est explosif, Drew est clairement en forme et nous donne un aperçu de ce que l’on vivra plus tard dans la soirée…

Ce serait également être de mauvaise foi que de ne pas reconnaître la puissance vocale de Daniel McWhorter. Il dévoile une telle personnalité ! Costaud physiquement, massif dans la voix, il est vraiment impressionnant, et va et vient de tous les côtés de la scène. C’est un vrai pur show entre hardcore et metalcore, je l’admets, mais je reste dubitative.

The Devil Wears Prada

Les six membres du groupe prennent chacun leur place et jouent dix titres, soit un échantillon de quasi dix ans de discographie. Transit Blues, les EPs Zombie et Space, With Roots Above and Branches Below… À commencer par Switchblade, extrait du dernier-né, The Act (2019, Solid State Records). Presque tout y passe et les fans n’en perdent ni une miette, ni un mot.

Le guitariste Kyle Sipress vient même faire un tour dans la fosse et offre un beau moment au public. Au plus proche du premier rang dans ses notes les plus intenses, Mike Hranica vit littéralement ses paroles. La performance est marquante, bien plus qu’il y a deux ans, et j’avoue être conquise par leur nouveau style. La foule est bien plus compacte aussi, et l’évolution de leur jeu de scène y est pour quelque chose.

Même si leur côté heavy est couplé à un son plus lisse, je salue la prise de risques abordée. Avant sa sortie, Mike avait déclaré que l’album allait tester leurs limites. Cela aurait été une erreur que de s’attendre à un changement radical. En effet, des morceaux comme Switchblade et The Thread possèdent toute la brutalité que l’on connaît à TDWP.

Stray From The Path

Tout ce que je peux affirmer, c’est que j’ai survécu. Broyée contre la scène, j’ai tenté quelques photos sur les trois premières chansons, comme la consigne l’exigeait. Je suis ensuite passée au fond de la salle pour moins souffrir et, accessoirement, respirer.

Les new yorkais, menés par Andrew ‘Drew York’ Dijorio, appuient leur engagement politique et social. Prônant l’acceptation des autres et de soi-même, mais en crachant sur les tares de ce monde telles que les différentes formes de discrimination et Trump (entre autres), la colère du chanteur est canalisée dans son énergie et les paroles de ses chansons.

C’est avec Anonymous, en 2013, que SFTP emprunte cette voie et commence à bâtir sa musique autour de sa révolte. Depuis, les événements n’ont pas manqué d’inspirer les musiciens dans l’écriture de leurs albums… Internal Atomics (2019, UNFD) ne déroge pas à la règle : révolté, certes, mais teinté de notes d’optimisme. Le groupe n’hésite pas à explorer de nouvelles contrées musicales, notamment à travers des paroles plus poétiques, en témoignent les chansons Second Death et Beneath The Surface.

Bref, revenons au concert… La setlist est composée de titres de leurs trois derniers albums, à savoir Internal Atomics, Only Death Is Real (2017, Sumerian / UNFD) et Subliminal Criminals (2015, Sumerian / UNFD). Les morceaux s’enchaînent plutôt rapidement comme le veut le style musical. Entre rap / hip hop et metal, en passant par le ‘rapcore’, ce qui est plus juste, les punchlines sont incisives et, encore une fois, les fans sont au rendez-vous.