Je suis au lycée lorsque je découvre The Red Jumpsuit Apparatus, avec leur deuxième album Don’t You Fake It. Disons que cette période de ma vie se résume en deux mots : « pas ouf ». Et pourtant, cet album a sauvé nombre de mes journées et soirées, a atténué beaucoup de peines et d’accès de colère. Courant 2010, je parviens à me procurer Lonely Road, leur second opus, acheté sur les occasions Fnac. Et c’est un nouveau coup de foudre… En bref, vous l’aurez compris, c’est un groupe qui a une place importante dans mon coeur. Je crois que j’ai rarement attendu un concert aussi impatiemment que celui-là.
Depuis la soirée de la veille au Stereo, je suis officiellement aphone, mais heureuse (mais vivante). De retour au Classic Grand, je récupère mon Pass Photos et monte dans une salle différente de celle ayant accueilli Napoleon. Dans celle-ci, il y a un pit photo, et déjà plusieurs fans qui se pressent sur la barrière. La playlist joue des chansons de Green Day et Panic! At The Disco, entre autres, et je retrouve ainsi mes 16 ans.
SayWeCanFly
C’est le jeune chanteur canadien qui ouvre ce soir, en remplacement de Cute Is What We Aim For. Braden Barrie, plus connu sous le nom de « SayWeCanFly », a gardé le look emo de cette bonne vieille époque d’il y a 10 ans. Il nous présente son univers, muni d’une guitare acoustique, en chantant quelques unes de ses compositions. L’artiste a vraiment du talent, mais le public passe beaucoup trop de temps à filmer pour véritablement s’en rendre compte.
L’acoustique contraste avec The Bottom Line, le groupe suivant, mais énorme respect à Braden. Son professionnalisme et sa sérénité face à une salle si peu remplie, une audience passive, est exemplaire. Son dernier single, Pavement, est sorti début mars, et compte près de 19 000 vues.
The Bottom Line
Explosif, tel est le qualificatif qui pourrait décrire le set du quatuor londonien. Entre jumps et riffs assénés pendant environ 30 minutes, c’est le concert qui a fait se réveiller le Classic Grand. Le groupe fait preuve d’une énergie débordante en nous jouant des chansons plus ou moins récentes. D’ailleurs, leur nouvel album, No Vacation, sortira en juin prochain. Gone en est le premier extrait disponible :
RIYL : Blink-182, Woes et Homebound, entre autres. The Bottom Line évolue dans un style entre « fast punk » et pop punk. Même si ça n’est pas ce que je préfère, j’ai adoré ce concert et leur façon de communiquer avec le public. Chaleureux et accessibles, que ce soit sur scène ou à la table de merch, ils ont pris tout le temps possible pour parler à chacun des fans venu les saluer.
The Red Jumpsuit Apparatus
Le moins que l’on puisse dire, en voyant la setlist, c’est que le groupe n’a pas dû mettre des plombes pour la composer. Les premières sont les trois premières pistes de The Awakening. Ils joueront ensuite l’intégralité de Don’t You Fake It, mon album préféré. Imaginez juste l’état de plénitude dans lequel je me suis trouvée pendant près d’une heure…
Entre rythmes aux guitares endiablés et envolées vocales comme peu savent le faire, Ronnie Winter (chanteur) profite des pauses pour parler. Il a un humour « made in US » qui m’a bien fait rire. De mon côté, « je vis ma meilleure vie », et je ne vois pas les minutes s’écouler. À la fin, le groupe s’affaire sur scène et Ronnie règle le micro à basse hauteur. Une chaise est installée et une guitare acoustique lui est apportée. Je crois que c’est à ce moment-là que j’ai versé ma larme parce que je savais avec quelle chanson ils allaient terminer. Les musiciens s’installent et la musique commence…
Your Guardian Angel. J’ai tant de fois écouté cette chanson que j’en connais chaque note, chaque mot, chaque effet sur les voix et les choeurs. Je prends quelques photos rapidement, mais tiens à profiter tout de même de ce moment magique qui se déroule. Je suis ailleurs, j’oublie tout, j’ai les larmes aux yeux et je suis heureuse !
Le concert se termine sur ces quelques accords de guitare. Les lumières se rallument et le monde se remet à tourner. Je me dis que je n’ai que cette occasion pour dire au groupe ce qu’ils représentent, et depuis combien de temps. Incapable de parler, j’écris rapidement un message sur mon iPhone. C’est au batteur, le premier sorti, que je le ferai lire, puis il fera passer au reste de la bande.