Indochine Black City Parade

Vendredi 27 juin 2014. Il y a déjà plus d’un an que je t’attends. Je me souviens de la galère pour prendre nos places comme si c’était hier. On compte les jours et puis, d’un coup, on y est ! Je ne t’avais pas vu venir si vite…

Je dois rejoindre le Black City Bus avec une amie à 8h. Départ de Lyon : 8h28 précises. Intenable dans le bus, je réussis finalement à me calmer après quelques heures et quelques arrêts : Mâcon, Chalon et Dijon. Le bus est complet, tout le monde se trouve dans la hâte d’être à ce soir. Après quelques soucis d’orientation à Paris, on accoste à 18h, heure d’ouverture des portes. Porte U, secteur Ouest, pelouse.

Les décors de la scène sont impressionnants ! Indochine a été plus qu’à la hauteur des deux ans de travail sur ces dates. Des tours de lumières en métal, disposées comme sur la pochette de leur dernier album, Black City Parade. A droite, la Fernsehturm de Berlin, détail qui peut ne pas avoir son importance mais dont la réplique me fait sourire. La disposition de la scène est très bien pensée.

Le groupe de Lou Sirkis envahit la scène et réussit à mettre une ambiance de folie. Connu des fans d’Indochine en partie grâce à une ouverture déjà réalisée en 2010 sur le Meteor Tour, Toybloïd l’assure, cette fois-ci, devant un Stade comportant près de 80 000 personnes. On note une belle complicité entre les trois membres : Pierre à la batterie, Madeleine à la basse et Lou au chant et à la guitare. Public réceptif, c’est dans la poche pour les jeunes !

Les chansons sont accrocheuses, le son, comme jeté dans le Stade, crée un écho pas désagréable à écouter… contrairement au second groupe qui prendra possession de la scène aux alentours de 19h50.

Toybloïd Stade de France Indochine

TR/ST, composé de trois membres aussi : Robert Alfons au chant et aux claviers, Anne Gauthier, claviériste, Esther Munits, batteur.

Malheureusement, le son est horrible : les basses ont été réglées au maximum, ce qui rend la musique inaudible. Et je n’exagère pas. D’habitude, je ne crains pas, mais là, ça vibrait partout. Je ne me souviens pas avoir vu quelqu’un dans le public qui prenait plaisir à écouter ce groupe. C’est vraiment dommage car leur style était original, j’ai aimé ! Ça n’a pas empêché Robert Alfons de faire son show, vêtu d’une « robe » vert kaki. Possédé par sa musique, se donnant complètement, il a quand même été professionnel malgré tout. Respect à Trust !

« Le temps s'est arrêté et tout a continué »

21h : Trashmen. Musique annonciatrice de l’entrée en scène du groupe. C’est près de 80 000 personnes qui s’emballent, un Stade qui scande et appelle le groupe. 21h, c’est l’heure de la messe « Indochinoise ».

Nicola Sirkis attrape une guitare grise métallisée, sublime, et appelle le public à frapper dans ses mains. Electrastar ouvre le bal. Un bel hommage à son frère, Stéphane Sirkis, pour démarrer ce concert qui s’annonce plein d’émotions. Tout le monde chante, certains pleurent, d’autres entrent en transe… C’est parti pour 2h45 de spectacle.

Indochine Traffic Girl Stade de France

Indochine fait monter l’énergie d’un cran avec Traffic Girl. Les quelques poupées gonflables disposées dans la fosse explosent et libèrent un tas de confettis. Un spectacle coloré, magnifique. A ce moment-là, on pense furtivement aux balayeurs qui devront ramasser…

3ème chanson : Belfast. Le quatrième single extrait de Black City Parade électrise la foule. Le groupe enchaîne sur Alice et June, titre phare de l’album éponyme, sorti en 2005. Cette chanson fait partie de celles qui m’ont fait apprécier Indochine, c’est vraiment un bonheur de l’entendre sur scène.

Kissing My Song est jouée ensuite, l’émotion est, chez moi, en perpétuelle escalade depuis le début du concert. J’adore cette chanson !

Le sixième morceau sera Atomic Sky. J’ai un réel coup de cœur pour la version live du Stade de France de 2010. On y entend les gens chanter sans Nicola, et c’est un vrai symbole de communion entre le groupe et le public. C’est sublime à écouter, j’en ai des frissons à chaque fois !

Nicola fait monter une fan avec lui, sur scène. Ils sont tous les deux allongés sur le bout de l’avancée. Un moment magnifique ! J’imagine à peine ce qu’elle a pu ressentir en serrant la main du chanteur sur cette chanson.

Memoria. L’une de mes préférées de leur dernier album. Un texte à pleurer, une mélodie qui prend aux tripes. Je lâche quelques larmes, comme à chaque fois qu’ils la jouent.

Après Stef II, les écrans s’allument et des vagues bleues sont projetées… Miss Paramount ! Cette chanson met à chaque fois une ambiance folle dans le public qu’en gradins. Les gimmicks sont repris par tous et ça donne quelque chose de fort !

« Il y a un homme assis là-bas, à qui je voudrais rendre hommage. J'ai même volé pour aller le voir en concert. »

Le groupe repose l’ambiance. Nicola s’avance, se met au piano… Il parle d’un homme pour qui il a volé, plus jeune, quelqu’un qu’il est allé voir en concert lorsqu’il avait 15 ans :  Renaud.

Il joue alors sa reprise d’Hexagone, disponible sur la compilation La Bande à Renaud. Oli prend le relais devant le clavier, et Nicola chante Mao Boy, ainsi que Le Grand Secret, chanson sur laquelle il fera participer le public sur les parties de Melissa Auf Der Maur. Un moment sublime, retransmis sur les écrans en noir et blanc. C’est vraiment pour ce genre d’instants que j’aime ce groupe. On n’est pas tout le temps obligé de danser, ni de chanter pour ressentir quelque chose. La preuve du contraire était « belle » et bien là.

Le groupe rend hommage à ses fans sur J’ai Demandé à la Lune. Une sorte d’hymne, un classique. Sur les écrans défilent des photos de fans, de tatouages, de dessins, d’affiches, etc. Encore un très beau moment ! On continue sur la lancée des classiques avec Tes Yeux Noirs.

« Oui nous sommes en vie, comme tous ceux de nos âges »

Et soudain, Christine Boutin sur nos écrans ! Son discours bavant de haine retentit dans tout le Stade, vite couvert par les sifflets et les huées du public. College Boy. A la fin, comme à chaque fois, le clip est joué à l’envers dans les dernières secondes de la chanson.

« Et on oublie pas le petit doigt à qui on sait ! », dit Nicola. Sachant que le concert sera retransmis sur France 2. D’ailleurs, suivez le documentaire sur les concerts dès 22h30 sur la chaîne ce samedi 5 juillet. Interviews, extraits, fans, en attendant le concert qui sera diffusé dans son intégralité à la rentrée.

Christine Boutin Indochine Stade de France College Boy

Le groupe disparaît ensuite un moment, le temps de voir les écrans projeter un décor qui englobe chaque carré de lumière dans une brique (la brique étant le décor diffusé). On pense au cheval du Meteor Tour, mais c’est finalement Black City Parade qui sera jouée.

Ce qui était la première chanson lors du Black City Tour 2 et 3 devient alors la seizième, ce soir.

Puis, Le Fond de l’air est Rouge. Le public reprend chaque vers en choeur, et des images à dominante rouge sont projetées sur les écrans.

Pendant une vingtaine de minutes, Indochine va nous transporter dans une autre facette de son univers. Trashmen, Canary Bay, Des Fleurs pour Salinger, Paradize, Satellite, Playboy, 3ème Sexe, et le refrain de Black City Parade, repris une nouvelle fois sur ce medley. Je n’ai pas de mots pour décrire la folie qui règne dans le Stade à ce moment-là. Chansons revisitées sur musique électronique et Nicola qui fait son tour habituel dans les gradins. Le public est habité par l’énergie d’Indochine, et je ne sais même pas si je réponds encore de moi.

Le groupe sort de scène un moment… puis revient pour l’une de mes chansons préférées :  Wuppertal. Nicola est rejoint sur scène par l’une des danseuses de l’Opéra de Paris, Alice Renavand. Magnifique !

« A cet instant et à chaque fois, elle voudra le revoir au moins trois nuits, trois nuits... Trois nuits... »

Les écrans s’éteignent puis se rallument directement sur des ondes rougeoyantes qui vibrent au rythme de Marilyn. Oli et Boris sont de part et d’autre de la batterie. Oli et Shoes donnent le rythme, Boris tape quand il veut, et fait rire tout le monde ! La croix rouge et illuminée, logo du groupe, se dresse face à la scène, côté Sud. Elle se met ensuite à scintiller.

On retrouve l’énergie où on l’avait laissée et on saute, on chante (ou on hurle, au choix) ! Marilyn me rappelle pas mal de souvenirs : notamment lorsque je sautais sur le lit de mes parents quand le clip était diffusé sur MCM (à l’époque où MCM passait de la musique…).

Le groupe revient aux classiques, le temps de 3 Nuits Par Semaine. Sur l’écran, un message s’affiche : « Les gradins, c’est à vous ! », puis une sorte de bâton fluo s’anime. A cet instant, les gradins se parent de rouge, vert et bleu, grâce à ces bâtons. Les premières notes de la chanson démarrent, et c’est parti !

Indochine embraye sur un petit set acoustique de deux chansons : Dunkerque et A l’assaut. Tout le monde chante, encore une fois, et c’est un instant plein d’émotions, que ce soit de notre côté, comme du leur, je pense. Ils l’avaient déjà jouée de cette manière le 6 novembre dernier, à Lyon. C’était un très beau moment, bien sûr, mais comparé au Stade

Les lumières s’éteignent, l’écran est noir, puis un bras tire une poignée d’extinction de machines vers le bas. Tout à coup, un effet de pyrotechnie démarre sur le toit du stade, au Nord. Les feux se séparent pour partir chacun d’un côté, et se rejoindre au Sud.

Quelques secondes, puis des feux d’artifice explosent sur scène ! C’est le moment où Indochine nous raconte les aventures de Bob Morane (pas le chapeau, comprendra qui pourra). Dernier grand moment de folie, le Stade est infernal ! Tout le monde danse, chante. Il y a même un pogo dans les premiers rangs de la pelouse. Des confettis brillants sont jetés dans le public, ce qui rend la fin encore plus belle !

Nicola salue les équipes technique et le public pendant de longues minutes. Tout le monde applaudit la performance du groupe.

Indochine Stade de France
Indochine Stade de France

C’est le cœur lourd, mais conquis, que l’on quitte le Stade pour rejoindre le Black City Bus. La tête remplie d’images, je ne peux pas m’endormir. La nuit sur la route est longue. Je suis triste et heureuse à la fois. Heureuse d’avoir été une partie, infime, de cette soirée exceptionnelle, mais triste de devoir retourner dans une vie que je trouve toujours fade à la sortie des concerts. Alors, même si cela n’est pas parlant, même si ça n’est pas original, ni même plus suffisant, MERCI INDOCHINE. Vous m’avez fait vivre un peu plus fort ce soir…

Setlist :

Trashmen – Electrastar – Traffic Girl – Belfast – Alice & June – Kissing my Song – Atomic Sky – Memoria – Stef II – Miss Paramount – Hexagone (piano/voix) – Mao Boy (piano/voix) – Le Grand Secret (piano/voix) – J’ai Demandé à la Lune – Tes Yeux Noirs – College Boy – Black City Parade – Le Fond de l’air est Rouge – BLACK CITY CLUB : Trashmen – Canary Bay – Des Fleurs pour Salinger – Paradize – Satellite – Playboy – 3ème Sexe – Black City Parade. RAPPEL : Wuppertal (avec Alice Renavand) – Marilyn – Trois Nuits par Semaine – Dunkerque (acoustique) – A l’Assaut (Des Ombres sur l’O) (acoustique). RAPPEL 2 : L’Aventurier.