Quasiment un an après mon dernier trip à Glasgow et au Classic Grand, me revoilà devant ses portes. Deux mois après leur concert à Lyon, j’interviewe Loathe et les vois en tête d’affiche au lendemain de la sortie de l’excellent I Let It In And It Took Everything (Sharptone Records).
Zack, leur tour manager, me mène jusqu’au premier étage où se déroulera le concert. C’est ici que Napoleon a joué leur dernier show l’année dernière. La scène est une estrade à peine surélevée et vu l’affiche, il va falloir jouer des coudes pour au moins tenter de photographier correctement.
J’assiste aux derniers instants des balances pendant que les merch guys et musiciens s’installent. Puis Zack me présente à Kadeem France, le chanteur de Loathe, et je pars en interview.
C’est un réel OVNI qui ouvre la soirée. Vraiment, quelle claque ! Un bandeau comme dessiné au feutre néon orange barre les yeux du chanteur, également vêtu d’un long manteau blanc / gris clair. Possédé, tout comme le batteur qui complète le duo, il enchaîne les titres et embarque les fans déjà nombreux dans son monde. Je sais d’ores et déjà que j’y reviendrai si j’en ai l’occasion !
C’est probablement le groupe que j’ai le moins aimé de la soirée. Ils m’ont fait penser à Gideon, tant dans leur son que leur attitude sur scène. Si le quatuor de Merseyside ne m’emballe pas, c’est pas le cas des fans déchaînés. L’échauffement est pris au sérieux ici, la salle est déjà bien remplie et d’autres gens arrivent encore.
Un nouveau single est disponible depuis le début du mois, intitulé Fuck With Us. Dans un style plus hardcore que ce que j’ai entendu en février dernier, j’avoue et confirme que ce n’est vraiment pas ma cup of tea.
Loathe
Pendant que les musiciens et le crew installent le matériel, le public s’agglutine au plus près de la scène. Je suis presque collée au clavier, ce qui n’est pas recommandé vu la violence annoncée…
Mais quel bonheur ! Si le clavier menace de tomber plusieurs fois, la bienveillance et l’entraide entre les fans et le crew évitent les accidents. Le groupe et son énergie scénique me passionnent d’emblée et me font « oublier » de prendre mes photos. Ils ont la faculté de m’emporter en seulement quelques secondes, et c’est trop rare pour laisser passer l’occasion de voyager dans un autre pays et les voir en tête d’affiche.
Aggressive Evolution, 451 Days, New Faces In The Dark, Dance On My Skin… Loathe choisit évidemment les meilleurs titres de son nouvel album, mais aussi de The Cold Sun ou encore Prepare Consume Proceed. Ce soir, ils ont plus de temps pour exprimer leur talent, présenter leur univers à ceux qui ne les connaissent pas ou confirmer leur statut auprès des premiers fans. Depuis mon coup de coeur en août 2019, je ne saurais expliquer ce qui fait que leur présence scénique m’envoute. Je ne vous recommanderai jamais assez de vous intéresser à eux !
Je me fais piétiner, pire qu’au concert de Stray From The Path, mais je reste debout. Près de moi se trouve un géant qui passe trop régulièrement son bras par-dessus ma personne pour toucher Kadeem. Saluons la patience légendaire de ce dernier face à un tel comportement… Heureusement pour tout le monde, il finira par décaler.
Fin
La setlist sera avortée de deux morceaux à cause du couvre-feu. Néanmoins, ce n’est pas pour ça que le set se termine dans le calme. Feisal, l’un des guitaristes, se jette même dans le public. Le concert finit avec White Hot, extrait de leur split EP avec Holding Absence.
À défaut de trouver le bonnet que je voulais, je craque pour le vinyle. Ceux qui me connaissent personnellement savent dans quelle détresse je me trouvais, ‘capillairement’ parlant, à ce moment-là. Je salue et remercie une nouvelle fois Kadeem pour son temps accordé en interview, lui s’excuse d’être malade. Si certains pouvaient prendre exemple sur son humilité…
Je ne sais pas quand je reverrai Loathe, encore moins à l’heure actuelle, mais j’ai déjà tellement hâte ! Si ce n’est pas déjà fait, je vous urge d’écouter leur excellent album I Let It In And It Took Everything. C’est du grand art, du début à la fin. Toute l’oeuvre suit une logique quasi-parfaite, et complète avec justesse le reste de la discographie du groupe.